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Un vaccin anti-COVID-19 de la Nanogen est testé sur l’homme ce mois-ci. |
Photo : TN/CVN |
Le vaccin Nano Covax, développé par la Société de biotechnologies pharmaceutiques Nanogen, repose sur la technologie à base de protéine recombinante qui diffère des vaccins inactivés et de ceux vivants atténués, développés par certains établissements de recherche.
"Comme n’importe quel médicament, tous les vaccins présentent des effets secondaires. Notamment, le vaccin anti-COVID-19 n’ayant jamais été inoculé chez l’homme, nous n’avons encore aucune donnée. Bien que le vaccin expérimental Nanocovac ait été testé sur les animaux pour évaluer sa sécurité et son immunité, on doit préparer soigneusement la première injection sur l’homme", remarque un responsable du ministère de la Santé.
Le Docteur Nguyên Ngô Quang, chef adjoint du Département des sciences, des technologies et de la formation (ministère de la Santé) informe qu’avant d’être autorisés par le ministère de la Santé, les établissements de recherche et de développement de vaccins doivent répondre aux conditions rigoureuses durant la période de recherche préclinique (au laboratoire, sur des animaux). Les études doivent donner des résultats d’évaluation sur son innocuité, sa sécurité et son efficacité de protection.
Selon les prévisions, les essais cliniques sur l’humain seront divisés en trois phases. La première préoccupation de toutes ces phases est de garantir l’innocuité du vaccin. Son efficacité sera évaluée de différentes manières tout au long du processus. Les essais des premières phases visent à évaluer la production d’anticorps, ceux de la dernière phase permettront de vérifier si le vaccin empêche réellement les gens de tomber malade.
Pour la première phase d’essai, qui a commencé le 17 décembre, l’Académie de la médecine militaire devrait recruter 60 volontaires en bonne santé, âgés de 18 à 50 ans, qui devraient recevoir différentes doses. Deux à quatre semaines après l’injection, la réponse immunitaire sera contrôlée. La 2e phase, qui impliquera 400 personnes de 18 à 60 ans, se déroulera en janvier 2021. La 3e sera effectuée en mars 2021 sur environ 3.000 participants, de 12 à 70 ans. Seuls les essais de la 3e phase pourront fournir une démonstration fiable de l’efficacité et de l’innocuité du vaccin. Seuls sont acceptés des volontaires en excellente santé, âgés entre 18 et 50 ans. La moindre allergie à un vaccin, aux médicaments ou aux aliments suffit pour être éliminé.
D’après un responsable de la Nanogen, si les essais cliniques chez l’homme réussissent, la société produira à titre expérimental environ 2 millions de doses sous forme d’injection, de spray nasal ou de voie oculaire, conformément à chaque groupe d’âge. La capacité pourrait atteindre 5 millions de doses de vaccin chaque année.
Accélération mais prudence
Recherche de vaccins anti-coronavirus à la Vabiotech. |
Photo : Minh Quyêt/VNA/CVN |
En dehors de la société Nanogen, le Vietnam comptabilise actuellement trois autres établissement de recherche et de production de vaccins que sont l’Institut des vaccins et des produits biologiques médicaux (IVAC), la Sarl de vaccins et de produits biologiques médicaux N°1 Vabiotech, le Centre de recherche et de production de vaccins et de produits biologiques POLYVAC). Après le vaccin Nano Covax de la Nanogen, les deux autres de l’IVAC et de la Vabiotech seront testés en février et mars 2021. Des tests sur les animaux sont également menés pour évaluer leur sécurité et leur immunité.
La Pr.-Dr. Nguyên Thu Vân, directrice du Programme de vaccins nationaux pour l’homme, estime qu’à la différence d’autres vaccins, celui contre le COVID-19, une fois approuvé, sera injecté pour un grand nombre de personnes. C’est pourquoi, les essais cliniques demandent une grande prudence.
"Il n’y a pas de chevauchement technologique entre les quatre établissements de recherche de vaccins. D’après mon expérience, avec le soutien et le feu vert des organismes compétents, nous aurons le vaccin anti-COVID-19 dans les meilleurs délais", espère Mme Vân.
"Le ministère de la Santé a accéléré les activités de recherche et de production d’un vaccin anti-COVID-19 dans le pays et renforcé en même temps la coopération, les échanges, les négociations avec les producteurs de vaccins étrangers. Le Vietnam doit être proactif dans toutes les étapes pour qu’une campagne de vaccination débute le plus tôt possible", souligne le ministre Nguyên Thanh Long. "Le ministère de la Santé créera des conditions favorables aux producteurs de vaccins en sumplifiant au maximum les formalités administratives", ajoute-t-il.
Huong Linh/CVN