>>Le rapprochement entre les Corées ne doit pas aller plus vite que la dénucléarisation
>>Kim Jong Un reçoit des mandarines offertes par son homologue sud-coréen
>>La R. de Corée démolit des postes de garde dans la DMZ à titre d'essai
Des ingénieurs et des responsables sud-coréens ont entamé le 30 novembre un voyage exceptionnel en RPDC. |
Travailler à une reprise de ces liaisons entre le Nord et le Sud de la péninsule était un des objectifs annoncés par le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un à l'issue de leur premier sommet qui avait confirmé en avril l'exceptionnelle détente sur la péninsule.
Relier les deux réseaux et moderniser les vétustes chemins de fer nord-coréens constituerait un changement majeur pour la péninsule, où les communications civiles directes - y compris par voie postale - sont rigoureusement proscrites depuis la division scellée par l'armistice de 1953.
C'est la première fois depuis une décennie qu'un train sud-coréen passe au Nord.
Des images de télévision ont montré un train rouge, blanc et bleu quittant la gare sud-coréenne de Dorasan, située dans l'ouest de la péninsule, à proximité immédiate de la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corée.
"La reconnexion des réseaux ferrés signale le début d'une ère de coprospérité entre le Nord et le Sud", a déclaré la ministre sud-coréenne des Transports, Kim Hyun-mee.
Périple de 18 jours
Le train tranporte 28 Sud-Coréens, et notamment des ingénieurs des chemins de fer, ainsi que 55 tonnes de fuel et un générateur. Il se compose de six wagons dont un wagon-lit, un wagon de bureau et un wagon rempli d'eau pour la douche et la lessive.
Une fois rendu dans la gare de Panmun, terminal ferroviaire nord-coréen de l'autre côté de la DMZ, les six wagons seront accrochés à un train nord-coréen et la locomotive sud-coréenne retournera au Sud.
Les Sud-Coréens et leurs homologues du Nord entameront alors un périple de 18 jours, sur 2.600 km pour inspecter deux lignes.
D'une part celle reliant la ville de Kaesong à celle de Shinuiju à la frontière chinoise, via Pyongyang et qui avait été construite par le Japon au début du XXe siècle.
Et de l'autre celle qui relie la région du mont Kumgang, proche de la limite orientale de la DMZ, au fleuve Tumen, à la frontière russe.
Dans un geste de réconciliation, les deux Corée avaient brièvement reconnecté en 2007 la ligne occidentale et quelques trains de fret avaient circulé, acheminant du matériel et des biens à destination du Parc industriel intercoréen de Kaesong, en République populaire démocratique de Corée (RPDC).
Mais la "coopération ferroviaire" n'avait pas survécu à la montée des tensions intercoréennes liées au développement, par la RPDC, de progammes atomiques et balistiques.
Malgré la détente en cours, Pyongyang est toujours soumis à des sanctions draconiennes de l'ONU à cause de ces programmes interdits.
Et, le projet de reconnexion ferroviaire a été retardé par les inquiétudes sur sa conformité avec ces sanctions internationales.
Mais le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé la semaine dernière d'une exemption pour permettre que soit menée l'étude conjointe qui a débuté vendredi 30 novembre. On ignore encore à ce stade si le Conseil accompagnera de la sorte les autres étapes de l'évolution de ce projet.
Séoul a affirmé que cette première mission ne visait qu'à rassembler des informations sur l'état du réseau ferré nord-coréen et assuré que d'éventuels travaux de restauration n'interviendraient qu'avec le feu vert des Nations unies.