Un aventurier va traverser l’Atlantique dans un tonneau

"C’est ma Route du Rhum, dans une barrique!", s’amuse Jean-Jacques Savin. Ce grand sportif français va dans les prochaines semaines tenter de traverser l’Atlantique dans un tonneau aux airs de capsule spatiale, par la seule force des courants.

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Jean-Jacques Savin, à l’intérieur de son embarcation, en travaux, sur le chantier naval d’Arès, le 15 novembre.
Photo: AFP/VNA/CVN

Dans la cour d’un petit chantier naval d’Arès, sur le bassin d’Arcachon (Gironde), en France, la "barrique" orange a bien l’air d’un tonneau, avec sa forme oblongue et ses côtés biseautés. Mais l’embarcation en contre-plaqué époxy, procédé qui durcit la matière pour la faire résister à l’assaut des vagues, mesure 3 m de long, 2,1 m de diamètre principal et pèse 450 kg à vide.

À l’intérieur, sur 6 m2 d’espace de vie, un coin couchette, un coin cuisine, un bureau des cartes et un côté stockage. Au sol, "ma télévision", s’amuse Jean-Jacques Savin, "aventurier dans l’âme" de 71 ans, en l’occurrence un hublot qui permettra "de voir les poissons. Ça va être un spectacle permanent".

L’ancien militaire parachutiste, qui a baroudé en Afrique où il a également travaillé comme pilote privé et conservateur de parc national, veut "ouvrir une nouvelle façon de naviguer", en se laissant dériver au gré des vents et des courants.

Autour du 20 décembre, l’amateur de triathlon, mince et musclé, compte s’embarquer à partir des Canaries pour arriver quelque trois mois plus tard. "Je ne sais pas précisément où, entre la Barbade et la Guadeloupe", dit-il. Le but du projet? "Vivre cette sensation de liberté, admirer les richesses de la faune aquatique", exprime cet amoureux de la nature.

Mais à l’origine, un livre qu’il a lu et relu, le Naufragé volontaire d’Alain Bombard, ce médecin qui a traversé l’Atlantique en solitaire en 1952 en se nourrissant de poisson et plancton.

Orques "agressifs"

Mais, "je ne m’appelle pas Alain Bombard. Je ne serais pas parti à l’époque avec lui", explique M. Savin. Le septuagénaire s’embarque ainsi avec un radeau de survie, un téléphone satellite, des balises "qui donneront ma position", de la nourriture lyophi-lisée, un harpon pour pêcher, un desalinisateur. Et quelques demi-bouteilles de Saint-Émilion pour fêter Noël et ses 72 ans le 14 janvier.

L’aventure se veut également scientifique. Il larguera des balises de la JCOMMOPS (organisation internationale qui observe les océans) pour étudier les courants, fera lui-même l’objet de tests sur la solitude en milieu clos. Même le vin sera à l’épreuve: du Bordeaux dans une amphore en terre cuite sera comparé au même vin resté à terre.

Le tonneau a déjà été testé sur le bassin mais "mon seul regret est que je n’ai pas fait d’essais en conditions extrêmes". Car le futur navigateur s’attend à être ballotté par les vents: "le tonneau va faire des tonneaux", s’amuse-t-il. Sa seule crainte, les orques "qui sont agressifs". Quant à la solitude, elle sera meublée par une mandoline, des livres et l’écriture d’un journal de bord qui sera ensuite publié.

L’aventure, sponsorisée par le fabricant girondin de tonneaux Boutes, cherche encore des sponsors pour boucler un budget de 60.000 euros. Quant au public, il pourra suivre le navigateur sur un site Internet dédié.


AFP/VNA/CVN

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