Un tournant pour les hôpitaux vietnamiens se dessine en 2016

Alerté des mauvaises pratiques médicales dans les établissements hospitaliers, le ministère de la Santé avait lancé il y a sept mois un vaste programme pour améliorer la prise en charge des patients. Aujourd’hui, il dresse un premier bilan, plutôt prometteur.

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L’hôpital de Saint Paul accueille plus de 2.000 patients par jour.
Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN

D’après les derniers résultats publiés, le ministère de la Santé est en passe de remporter son pari. Les rapports d’évaluation ont constaté une amélioration visible de la qualité des consultations, et un taux de guérison en hausse par rapport à l’an dernier. Des signes encourageants pour la suite des opérations.

Baptisée «Mouvement de changement du comportement du personnel médical», l’initiative a pour but initial d’identifier les points critiques au sein des équipes hospitalières et de les amener à élever leur niveau de soins.

Ce programme, piloté par huit délégations composées entre autres de vice-ministres de la Santé et de directeurs du Service de la santé de Hanoi et de Hô Chi Minh-Ville, est graduellement mis en place. À la fin 2015, près de 24 hôpitaux centraux et 31 provinces y ont pris part.

Des inspections accrues, et une hausse des attentes

Selon Pham Van Tac, directeur du Département des ressources humaines du ministère de la Santé, les contrôles combinés aux nouvelles exigences bénéficient en premier lieu aux patients. «Dès que le ministère de la Santé a demandé aux hôpitaux de déployer le programme, plus de 2.000 employés ont reçu une sanction disciplinaire pour mauvaise conduite. Le secteur a enregistré des résultats prometteurs, et les patients ont reconnu le changement positif du personnel médical», annonce-t-il.

Visite d’inspection d’une délégation du ministère de la Santé à l’Hôpital Saint Paul d’Hanoi, en janvier.

Les études réalisées à Hô Chi Minh-Ville dans près de 93 établissements sanitaires révèlent que les cliniques sont plus appréciées que les hôpitaux publics, épinglés pour leur difficulté à gérer les questions d’hygiène et de sécurité. Trente-et-un hôpitaux ont tout de même reçu une note inférieure à 3 sur 5, contre dix avec des notes entre 4 et 5. La poursuite des efforts n’a cependant pas été vaine. Il y a un an, un seul hôpital obtenait un score supérieur à 4, contre dix à ce jour.

Fort de ce premier succès, le ministère de la Santé souhaite que tous les établissements médicaux du pays souscrivent au programme en 2016, qu’ils soient publics ou privés, et les encourage à constamment améliorer leurs classements.

Les autorités ont également effectué en début janvier à Hanoi des inspections inopinées dans les hôpitaux de Saint Paul, Thanh Nhàn, et enfin à l’Hôpital central de gynécologie et d’obstétrique.

De nouvelles approches à Hanoi

Les contrôles ont relevé une amélioration de la satisfaction générale des patients. Ces derniers évoquent le professionnalisme des infirmières, jugées plus compétentes et attentives à leurs besoins. Le favoritisme envers les proches du personnel hospitalier se ferait également de plus en plus rare. La pratique, fréquente il y a encore peu selon des patients de l’Hôpital central de gynécologie, est menacée par l’affichage automatique des numéros de consultation dans les salles d’attente.

L’étude a permis d’identifier les points de difficulté, nécessitant une amélioration impérative. Les formalités administratives sont encore compliquées et interminables, et la prise en charge des personnes âgées est jugée inadaptée. Pour Hoàng Thu Trà, habitant à Hanoi, le point critique reste la lenteur globale du système médical. «Ce n’est pas tant le temps de consultation, mais l’attente des résultats des examens qui demande beaucoup de temps», confie-t-elle.



Le secteur de la santé de Hanoi agit encore

À l’occasion de la Journée des médecins vietnamiens (27 février), le secteur de la santé de la capitale a déclenché le mouvement d’émulation pour améliorer la qualité des consultations et traitements médicaux. D’après le directeur du Service de la santé de Hanoi, Nguyên Khac Hiên, de nombreuses solutions ont été appliquées dernièrement dans l’objectif de mieux satisfaire les patients. En règle générale, les bilans font état d’une nette amélioration de la qualité des services médicaux, même si plusieurs voix s’élèvent encore pour dénoncer certaines pratiques nécessitant d’être bannies via des mesures. En 2016, le Service municipal de la santé et le Syndicat du personnel médical ont lancé ce mouvement afin de promouvoir l’esprit de responsabilité, la déontologie médicale, mais aussi de changer l’attitude du personnel soignant afin de mieux servir les patients.

Ngoc Yên/CVN

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