Un toit commun pour les élèves montagnards

Construit en 2011 à Sin Cheng, une commune montagneuse de Lào Cai, l'internat du lycée Si Ma Cai N°2 est considéré comme une sorte de «maison commune» des élèves de l’ethnie H'Mông. Il n'y a désormais plus de jeunes déscolarisés.

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Un cours d’informatique dans une école primaire de la province de Lào Cai.
Photo : Quy Trung/ VNA/CVN

Sin Cheng est parmi les communes les plus déshéritées du district de Si Ma Cai, province de Lào Cai (à la frontière avec la Chine). Ses neuf villages, disséminés dans les montagnes, totalisent 3.845 habitants d'ethnie H'Mông qui vivent de l'agriculture et de la sylviculture. On la surnomme la "contrée assoiffée d'eau", car la sècheresse y sévit presque toute l'année.

La vie des habitants locaux demeure précaire. Chose plus triste, beaucoup de jeunes doivent abandonner leurs études faute de lycée à proximité. Ou plutôt «devaient» car les choses ont bien changé ces dernières années.

Priorité aux élèves montagnards

"Il y a quelques années, le district ne possédait alors qu'un seul lycée, dans le chef-lieu de Si Ma Cai. À cause de la distance, les élèves de Sin Cheng ne s'y comptaient que sur les doigts de la main. La situation a changé maintenant, grâce à la naissance du lycée-internat N°2 de Si Ma Cai", informe l'enseignant Cao Xuân Lâm.

La création du lycée N°2 de Si Ma Cai, en 2011, dans la même la commune de Sin Cheng, a donné à cette contrée un second souffle. Les jeunes H'Mông ont désormais plus aucune raison d’abandonner les études. Les effectifs des lycéens augmentent d'année en année. "Notre lycée compte actuellement 342 élèves H'Mông, dont 132 sont hébergés dans l'internat ", précise Cao Xuân Lâm. Les pensionnaires viennent de villages lointains, situés à 20 - 30 km de l'école. De plus, "la quasi-totalité des lycéens à Si Ma Cai n°2 bénéficient des priorités accordées par l'État", ajoute-t-il. Et de rappeler la décision gouvernementale de 2010, portant sur l'exemption et la diminution du frais d'études, la fourniture de bourses d'études et la construction d’internats au profit des élèves d'ethnies minoritaires des régions montagneuses et reculées.

Un repas à l’internat du lycée Si Ma Cai N°2, province de Lao Cai.

L'internat du lycée n°2 de Si Ma Cai, construit avec les contributions financières des autorités locales, des entreprises et des habitants (selon le modèle de semi-internat), est considéré par les élèves comme une seconde maison. Une vraie "cité universitaire" installée au sein de l'école. Les constructions sont en dur, et comprennent des chambres équipées de lits superposés (à raison de six personnes par chambre), une salle d'activités collectives avec télévision, bibliothèque…, une cuisine et un réfectoire. Là, guidé par les maîtres, les internes vivent une vie ordonnée, harmonieuse et adoptent l’emploi du temps fixé par l'école.

«C’est mieux qu'à la maison»

En dehors des heures d'études, ils participent à des activités artistiques et sportives, jardinent ou élèvent poulets et cochons pour eux-mêmes ou pour la vente. "Nous avons un grand jardin potager, une porcherie et une basse-cour. Avec ces petits boulots, nous avons moins la nostalgie de la maison. De plus, nous avons de quoi améliorer nos repas", confie Vu A Dinh, élève en 10e classe.

Cette confidence est partagée par d'autres pensionnaires qui ajoutent : "Les maîtres sont sympas. Ils nous enseignent les matières mais aussi les règles de savoir-vivre. Dans une certaine mesure, la vie à l'école est mieux qu’à la maison". Chaque mois, l'État accorde à chacun des internes une subvention et 15 kg de riz.


Semi-internat à la place de mini-internat

Avant le XXIe siècle, dans les régions montagneuses du Nord existaient déjà des «mini-internats». Il s’agit du modèle d’internat non étatique qui a vu le jour dans les années 1980, à l’initiative de la population locale soucieuse de faciliter la scolarisation de ses enfants. À l’époque, à cause de la distance entre l’école et les villages, nombre d’enfants montagnards n’étaient pas scolarisés. Les autorités locales ont mobilisé les habitants pour aller dans la forêt chercher des matériaux de construction (bois, bambou, paille …) afin de construire près de chaque école un mini-internat. Les familles contribuaient en argent et vivres (riz, mais, manioc …) pour la nourriture des internes. D’ordinaire, chaque mini-internat n’hébergeait que de 10 à 20 élèves. Depuis 2010, les mini-internats ont été remplacés par les semi-internats, construits en dur et dotés d’équipements plus modernes.

 

Nghia Dàn/CVN

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