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Un tableau des frères Le Nain vendu pour 3,6 millions d'euros, lors d'une vente aux enchères au château d'Artigny, à Montbazon, près de Tours, le 10 juin. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
L’œuvre, représentant un enfant Jésus blond méditant devant une croix, a été acquise par "un collectionneur français amateur de peinture du XVIIe siècle", a expliqué le commissaire priseur Philippe Rouillac, à l'issue de cette vente au château d'Artigny.
Le record précédent pour une vente aux enchères d'un tableau des frères Le Nain était de 800.000 euros chez Christie's à New York, selon la même source. "C'est une très grande satisfaction pour le marché de l'art français qui a des ressources", a affirmé Me Rouillac.
La toile, une huile de 72 cm sur 54 cm, représente Jésus, à l'âge de 6 à 8 ans, à genoux, les bras croisés sur le cœur. L'enfant blond a les yeux bleus, la peau claire, les traits fins, les joues roses, les lèvres colorées.
En octobre 2017, Philippe Rouillac et son fils Aymeric avaient été contactés par une septuagénaire de Vendée. "Elle m’explique qu’elle vend des vieilleries sur Internet et qu'elle a un doute sur un tableau offert par sa grand-mère dans les années 1950", avait raconté Aymeric Rouillac à l'AFP en mars dernier. "Quand je suis arrivé chez elle, le tableau était accroché au mur du salon", avait-il ajouté. Avec l'autorisation de la propriétaire, il avait emporté le tableau pour l'étudier.
Collection du capitaine Henri Loret (1862-1950), fils de "marchands de nouveautés", la toile avait été conservée dans sa maison de Nantes, avant d'être transmise dans les années 1950 à une de ses petites-filles. Elle a été confrontée un jour de fermeture du Louvre avec les quinze autres Le Nain exposés au musée, sur 75 connus dans le monde.
Selon Stéphane Pinta du cabinet d’experts parisien Éric Turquin, il s'agit d’une "œuvre majeure des frères Le Nain, probablement exécutée entre 1642 et 1648, après la naissance de Louis XIV".
Le 17 avril dernier, la ministre de la Culture Françoise Nyssen avait refusé, par arrêté, la sortie de l’œuvre du territoire français, estimant qu'elle présentait "un intérêt majeur pour le patrimoine national du point de vue de l'histoire et de l'art et revêt ainsi le caractère de trésor national".