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Quelles sont, selon vous, les réalisations remarquables du Programme cible national pour l’édification de la Nouvelle ruralité 2010-2020 ?
Grâce à ce programme, pour la première fois, les ressources humaines ont été efficacement mobilisées. Avec la volonté, la détermination et l’unanimité des habitants des localités concernées, de nombreuses régions rurales ont connu des changements visibles. L’agriculture se développe dans le sens de la modernisation, avec l’apparition de nombreuses zones de cultures spécialisées. L’attraction des investissements s’est beaucoup améliorée.
Nous avons obtenu des résultats remarquables et achevé les objectifs fixés par la Résolution N°26 du Parti sur l’agriculture, les paysans et les zones rurales. Plus de 52% des communes rurales du pays ont été reconnues aux normes, nous permettant d’atteindre les objectifs fixés un an à l’avance. En particulier, le revenu des agriculteurs a augmenté rapidement, avec un rythme plus élevé que celui fixé par la Résolution.
Le revenu annuel moyen par habitant en zone rurale a augmenté plus rapidement qu’en zone urbaine, passant de 12,8 millions de dôngs/personne en 2010 à 35,88 millions de dôngs en 2018, soit 2,78 fois. L’écart de revenus entre zones rurales et urbaines a également diminué, passant de 2,1 fois en 2010 à 1,8 fois en 2018. Le taux de pauvreté a rapidement diminué, de l’ordre de 1,5 point de pourcentage par an.
Le développement des infrastructures de transport rural est aussi un volet impressionnant. Plus de 206.743 km de routes ont été construites ou modernisées. Le système d’irrigation s’est étoffé, contribuant à optimiser la production agricole.
L’édification de la Nouvelle ruralité a permis de désenclaver de nombreuses régions rurales grâce à l’amélioration de la voirie. |
Pour la nouvelle période, nous avons besoin de réévaluer quels points particuliers et de relever quels défis ?
L’édification de la Nouvelle ruralité se heurte encore à de nombreuses difficultés : grands écarts entre régions, catastrophes naturelles, dérèglement climatique, faibles capacités d’intégration internationale de certaines localités. En vue de continuer ce programme pour les années à suivre, il nous reste donc des problèmes à prendre en compte. Il faut notamment réévaluer l’ensemble des 19 critères de la Nouvelle ruralité. Il y a des critères chiffrés que nous devons relever. Il y a des critères qui nécessitent d’être modifiés pour qu’ils soient plus exigeants. Par exemple, ceux sur le développement de l’agriculture et de l’économie rurale, l’environnement, la préservation de l’identité culturelle, le rôle des agriculteurs, etc. Ces questions doivent être discutées lors de séminaires et forums pour recueillir les avis d’experts.
Comme vous le savez, la situation mondiale a beaucoup changé. La quatrième révolution industrielle ouvre des opportunités mais également des défis majeurs. En ce qui concerne le changement climatique, le Vietnam est l’un des pays les plus vulnérables. De plus, les problèmes de garantie de l’environnement de production et de vie des habitants ruraux se posent. Pour l’élaboration des contenus pour les années après 2020, nous devons identifier ces défis pour définir des stratégies et programmes spécifiques.
Autre question, la participation du Vietnam à la chaîne agricole mondiale. Cela nécessite une bonne réorganisation de la production pour s’intégrer et répondre à des normes mondiales de plus en plus strictes. Il faut établir aussi des liens plus étroits entre agriculteurs, coopératives et entreprises exportatrices. La restructuration de l’agriculture demeure le noyau de l’édification de la Nouvelle ruralité et doit se faire de manière efficace.
Les politiques incitant les entreprises à investir dans ce secteur ont obtenu de bons résultats mais le nombre d’investisseurs intéressés reste modeste (plus de 10.000 entreprises). L’an passé, le gouvernement a publié le décret N°57 sur les mécanismes et politiques visant à encourager les entreprises à verser des fonds dans les zones rurales. Dans les années à suivre, la question sera de comment faire pour concrétiser les contenus de ce décret afin d’attirer davantage de capitaux en zone rurale.
Comment imaginez-vous la physionomie des campagnes vietnamiennes dans le futur ?
J’espère que nous aurons une agriculture moderne, développée, capable de tenir bon à l’ère de la 4e révolution industrielle, avec des paysans prospères. Les régions rurales auront leur propre beauté, leur propre identité, avec des valeurs culturelles préservées. Dotées d’un environnement de vie paisible, elles seront alors des lieux attractifs pour vivre.
Bich Hông - Linh Thao/CVN