>>L’école, une porte de sortie pour échapper à la précarité
>>Une enseignante au chevet des enfants démunis
>>Un minoritaire Vân Kiêu aide les élèves défavorisés
Le directeur du lycée Dinh Tiên Hoàng, Trân Van Thê (centre), le professeur Ninh Van Dâu (droite) et leur élève Ksor Gôl. |
Photo : NVCC/CVN |
Né en 1981 dans le district de Yên Mô, province de Ninh Binh (Nord), dans une famille d’agriculteurs, Ninh Van Dâu fut diplômé à l’École normale supérieure de Quy Nhon (Centre) en 2005. Depuis, il est volontairement parti à Gia Lai pour y devenir professeur de lycée. Célibataire et habitant dans un ensemble d’immeubles dans le district de Krông Pa, il n’aime pas être présenté comme un bienfaiteur. «Nous savons que Dâu traverse une période compliquée, car sa mère est en lutte contre le cancer depuis 2012, partage Trân Van Thê, directeur du lycée Dinh Tiên Hoàng. Pourtant, il est devenu le parrain de quatre élèves démunis du district afin de les aider à réaliser leurs rêves», ajoute-t-il.
«Les élèves dont je m‘occupe ont tous une histoire triste derrière eux : l’un est orphelin, l’autre est en difficulté parce que son père est paralysé, etc., raconte Ninh Van Dâu. Je ne peux fournir qu’une petite somme d’argent. La plus grande chose que je leur offre consiste en des encouragements et du soutien», confie-t-il.
Un dévouement qui porte ses fruits
En mars 2017, la lettre de Ninh Van Dâu à propos de son élève Ksor Gôl, obligé de décrocher des études pour aider sa famille en travaillant, a été massivement partagée sur la toile vietnamienne. L‘émotion qu’elle a suscité a permis à l'élève de recevoir des dons privés spontannés afin de lui permettre de poursuivre ses études au lycée.
Le cas de Ksor Gôl n’est pas la première réussite du professeur. Au lycée Dinh Tiên Hoàng, le professeur Lep fut un des filleuls de Dâu. «J’ai dû renoncer deux fois à finir ma classe de terminale pour aider mes parents à récolter du manioc. Le professeur Dâu a su convaincre ma famille de me permettre de continuer à étudier, puis a fait toutes les démarches pour que je puisse décrocher la bourse du journal +Tuôi tre+ et partir étudier à l’Université du Tây Nguyên (province de Dak Lak)» se souvient-t-il.
De la même façon, un autre élève, dont le père a subi une hémorragie cérébrale, obtient son diplôme en Maths-Info à l’Université de Dà Lat, et à l’heure actuelle un des ex-élèves de Dâu étudie à l’Université de Nha Trang grâce à ses bons soins.
«La tâche que j’accomplis me parait aller de soi : dans le lycée, tous les professeurs font leur possible pour donner un maximum de chances scolaires et universtaires à leurs élèves», souligne par un trait de modestie le professur Dâu.