>> Lancement d’un concours sur la rédaction de livres d'enseignement du vietnamien
>> Un livre encourageant l'apprentissage du vietnamien publié en Australie
>> Promouvoir l'enseignement et l'apprentissage du vietnamien au sein de la diaspora
La Docteure Trân Hông Vân, animatrice du podcast "Cùng giu tiêng Viêt". |
Photo : VNA/CVN |
Avec plus de 300.000 membres, la communauté des Vietnamiens et des Australiens d’origine vietnamienne représente plus de 1,2% de la population en Australie. Le vietnamien est parmi les quatre langues les plus parlées dans ce pays, exception faite de l’anglais.
Et pourtant, comme les langues maternelles d’autres communautés migrantes, l’utilisation du vietnamien en Australie se dégrade de génération en génération. On constate qu’aux endroits où habitent de nombreux Vietnamiens, la langue maternelle se pratique au sein des familles, et les jeunes le parlent bien. Tandis que les enfants issus de familles vivant dans les autres endroits, où les communautés vietnamiennes sont moins présentes, ne le parlent pas très bien du fait qu’ils communiquent presque exclusivement en anglais. Cela entraîne des difficultés dans les dialogues avec leurs grands-parents ou leurs proches au Vietnam.
Le gouvernement australien a mis en place plusieurs mesures afin que la communauté vietnamienne puisse maintenir sa langue maternelle sur place, l’une d’entre elles consistant à implanter des instituts de vietnamien dispensant un cours par semaine.
Selon la Docteure Trân Hông Vân, de l’université Charles-Sturt, cela n’est pas suffisant car si l’on veut bien parler une langue, il faut la pratiquer chaque jour. Elle ajoute que la famille joue un rôle déterminant dans l’enseignement et l’apprentissage. Elle propose donc certaines mesures à mettre en place pour soutenir ces activités, permettant de renforcer le lien entre les générations dans une même famille, de conserver la tradition familiale et de mettre en contact les jeunes vietnamiens à l’étranger et ceux au Vietnam.
Un cours de vietnamien à l’étranger. |
Photo : VNA/CVN |
Selon le projet analytique Vietspeech, mené par l’université Charles-Sturt, portant sur la capacité linguistique des enfants vietnamiens, il est prouvé que les parents jouent un rôle crucial dans l’enseignement du vietnamien à leurs enfants, en leur parlant régulièrement et en montrant leur intérêt vis-à-vis de l’apprentissage. À noter que ce projet bénéficie de l’aide du Conseil australien de la recherche.
Hông Vân constate que nombreux sont les parents trop occupés par leur travail et qui n’ont pas de temps pour enseigner le vietnamien à leurs enfants. De plus, certains parents mettent la priorité sur l’apprentissage et la maîtrise de l’anglais. Ceux qui souhaitent enseigner le vietnamien à leurs enfants ne savent généralement pas comment faire, ni par où commencer.
Concours d’éloquence
Étant membre de l’équipe en charge dudit projet, Trân Hông Vân réfléchit souvent à comment faire pour transmettre l’importance de préserver le vietnamien au sein de la communauté vietnamienne d’Australie. Ainsi, elle a décidé d’animer le podcast Cùng giu tiêng Viêt, diffusé chaque semaine sur la chaîne SBS depuis fin 2021. En septembre 2022, une trentaine d’épisodes ont déjà été diffusés. Dans le cadre de ce programme, elle met en avant des personnes de la 2e génération de Vietnamiens en Australie qui maîtrisent bien leur langue maternelle. Outre les bonnes manières d’apprendre et d’enseigner la langue en famille, le podcast se focalise sur la promotion de la beauté et sur les caractéristiques du vietnamien pour que les auditeurs connaissent mieux la langue, en découvre le charme, la subtilité et apprennent à l’aimer.
Dans les temps à venir, l’équipe réalisatrice organisera un concours d’éloquence. Chaque candidat aura au plus trois minutes pour s’exprimer sur différents thèmes concernant sa vie en Australie. Les performances seront toutes présentées au public, qui procédera à un vote.
Concernant les manuels d’enseignement et d’apprentissage du vietnamien, la Docteure Trân Hông Vân indique qu’il existe beaucoup de livres et de documents en la matière mais peu sont réservés spécifiquement aux enfants Viêt kiêu (Vietnamiens résidant à l’étranger). Le choix des manuels appropriés à leur niveau est aussi une question cruciale pour les enseignants et parents.
Toujours selon elle, le gouvernement vietnamien a proposé à la communauté vietnamienne à l’étranger des projets de rédaction de manuels et de documents d’enseignement de la langue. Cette mesure est à développer car elle peut s’avérer très utile pour les familles Viêt kiêu.
Nguyên Minh - Mai Quynh/CVN