Un Palestinien amoureux du Vietnam

Fort de ses neuf ans de vie à Hanoï, Saleem Hammad n'hésite pas à se nommer lui-même, avec fierté, "Hanoïen". Pour ce jeune Palestinien, la capitale vietnamienne est comme une deuxième ville natale.

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Saleem Hammad souhaite vivre à jamais au Vietnam.
Photo : CTV/CVN

En 2017, Saleem Hammad a été sélectionné, par la page web arabianbusiness.com, pour faire partie du top des "Cent Arabes les plus influents dans le monde". Il est certain par ailleurs que ce Palestinien devrait être "le meilleur locuteur vietnamien d’origine arabe". Il peut même faire la cour à une jeune vietnamienne en utilisant un large panel de locutions populaires !

Venu au Vietnam en 2012, grâce à une bourse d’études de l’Université de Hanoï, spécialisation langue vietnamienne, Saleem Hammad, 28 ans, ne regrette pas ses neuf dernières années au Vietnam.

Sorti de l’université avec la mention bien, il a été admis à l’ambassade du Qatar à Hanoï. "Il semble que j’ai un amour prédestiné pour le Vietnam. Auparavant, j’avais refusé des bourses d’études provenant d’universités de Chine, d’Ukraine, d’Allemagne, du Venezuela… Étant l’aîné de ma famille, mes parents ne souhaitaient pas que j’aille vivre loin de mon pays natal. Mais, ils ont accepté de me laisser venir au Vietnam. Car, dans leurs yeux, le Vietnam est une nation héroïque et excellente", avoue-t-il.

Pour Saleem Hammad et ses parents, le Vietnam est une nation héroïque et excellente.
Photo : ST/CVN

Avec émotion, il exprime la sympathie et le respect que tous les Palestiniens réservent à ce pays, symbole de lutte et de résistance. "Quant à moi, j’ai l’impression d’avoir vécu au Vietnam dans des vies antérieures", déclare l’Arabe amoureux du Vietnam.

"Plus je vis au Vietnam, plus j’aime ce pays"

Excellent en vietnamien, Saleem Hammad n’a pas tardé à approfondir ses connaissances en la culture et les croyances religieuse des Vietnamiens. Il connaît bien les rues de la capitale, ainsi que ses spécialités. Pour lui, "Hanoï exerce sur moi une séduction inexplicable".

Saleem Hammad connaît toutes sortes de proverbes et expressions populaires vietnamiennes qu’il applique souvent et correctement lors des conversations. Il n’est pas étonnant que ce jeune palestinien ait décroché le Premier Prix du concours d’écriture intitulé "Hanoï dans mon cœur", organisé en 2020, en l’honneur du 1010e anniversaire de la capitale Thang Long-Hanoï.

Saleem Hammad a l’ambition de créer une chaîne YouTube, en vietnamien et en arabe, pour présenter toutes les facettes de son pays d’adoption.
Photo : CTV/CVN

Écrit en vietnamien bien sûr, son texte débute par un préambule émouvant : "Il me suffit d’écouter le mot de Hanoï pour que mon cœur palpite étrangement. Je ne suis pas un Hanoïen dans le sens que je ne suis pas né ici. Mais j’ai l’impression que Hanoï est ma deuxième ville natale. Car, c’est là que j’ai appris mon premier mot de vietnamien, c’est là aussi où je travaille. La capitale vietnamienne renferme tant de souvenirs de ma jeunesse, de mon trajet menant à plus de maturité. Neuf ans de vie dans cette ville, ce n’est pas très long, mais ça suffit pour marquer un jalon dans une vie humaine".

Questionné sur ses premiers temps au Vietnam, Saleem avoue franchement : "Ce fut très difficile car je n’avais alors que 18 ans. Tout était très différent de ma vie en Palestine, depuis le climat jusqu’aux coutumes, la gastronomie. Les premiers temps, je n’osais pas d’aller au restaurant…". Car comme tout bon musulman, il ne peut manger de porc… une viande omniprésente dans la cuisine vietnamienne.

Saleem Hammad connaît bien les rues de la capitale Hanoï ainsi que ses spécialités.
Photo : CTV/CVN

"Une fois capable de parler quelques mots de vietnamien, j’expliquais que je ne pouvais manger de porc, et l’on me proposait d’autres plats. Vraiment, la nourriture vietnamienne est excellente et très variée, à tel point que je suis accro à bon nombre de spécialités locales !", raconte-t-il. Et de préciser, en vietnamien bien sûr, ses préférences : pho gà (soupe de nouilles au poulet), bun bo (soupe de nouilles au bœuf), bun hai san (soupe de nouilles aux produits aquatiques) sans oublier le fameux nuoc mam (sauce de poisson fermentée).

Mieux encore, Saleem peut préparer des nem (croustade farci de porc et de légumes) et des banh chung (gâteau de riz gluant farci de porc et de mungo) en remplaçant le porc par du bœuf ou de l’agneau.

Très sociable, Saleem se lie facilement d’amitié avec ses camarades de classe vietnamiens. Plus d’une fois, il les a accompagnés dans leur village natal. "La campagne vietnamienne est magnifique, les Vietnamiens sont sympathiques et très accueillants. Plus je vis au Vietnam plus je l’aime", s’exprime-t-il.

Ambassadeur d'amitié pour la paix de Hanoï

Animé d’un amour infini pour Hanoï, Saleem souhaite pouvoir présenter les beautés de la capitale vietnamienne au monde. Lors du concours à la recherche de "l’ambassadeur d’amitié pour la paix de la ville de Hanoï", organisé en 2019, le jeune candidat palestinien a décroché la timbale. Interviewé par la Revue de la capitale, Saleem a confié avec émotion : "Comment ne pas aimer Hanoï ? Plus je l’aime, plus elle m’aime. Désormais, je ferais tout mon possible pour promouvoir l’image du Vietnam, de Hanoï en particulier, auprès du plus grand nombre".

Sur la télévision du Vietnam, l’"ambassadeur d’amitié pour la paix de Hanoï" a participé, voire s’est fait MC pour des programmes concernant la gastronomie, l’architecture ou la culture vietnamiennes. Il est aussi une figure du programme télévisé "Café du matin". Actuellement, le jeune homme s’emploie à créer une chaîne YouTube, en vietnamien et en arabe, afin de présenter toutes les facettes de son pays d’adoption et ses attraits touristiques.

La littérature vietnamienne constitue une autre passion de Saleem. Il a dévoré bon nombre d’œuvres d’écrivains de renom comme Nguyên Du, Nam Cao... Il a même l’ambition de traduire en arabe le Truyên Kiêu, célèbre roman en vers du poète Nguyên Du (1765-1820) !

"Je suis comme ensorcelé par le Vietnam", avoue-t-il. Et de partager un souvenir datant de la fin de ses études universitaires à Hanoï : "De retour en Palestine en juin 2016, j’y avais trouvé un bon emploi. Mes parents étaient contents... Mais, Hanoï me manquait tellement qu’au bout de neuf mois, j’ai refait mes valises et suis revenu ici !"

"Je souhaite vivre et travailler à jamais au Vietnam", conclut-il avec un large sourire.

Nghia Ðàn/CVN

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