Un minoritaire Vân Kiêu aide les élèves défavorisés

Afin de faire du rêve d’aller à l’école d’élèves défavorisés des régions montagneuses une réalité, monsieur Vô Công, de l’ethnie minoritaire Vân Kiêu vivant dans le village de Pa Hy, commune de Tà Long, district de Dakrông, province de Quang Tri (Centre), vient en aide à nombre de jeunes.

Tà Long est une commune éloignée du district de Dakrông, peuplée majoritairement par les ethnies Pakô et Vân Kiêu. Leur vie est encore pénible, et aller à l’école est toujours difficile pour plusieurs enfants. Vétéran, après des années de durs combats, Vô Công a compris l’importance de l’éducation pour le développement du pays. Depuis 1993, il aide et nourrit des dizaines d'enfants dont la famille est pauvre ou trop nombreuse. Ce soutien permet à ces enfants d’être scolarisés.  

M. Vô Công aide Hô Van Lam à reviser la leçon.

«Auparavant, mon fils a dû abandonner ses études à mi-chemin parce qu’il n’y avait pas d’école. Mon fils rêvait de poursuivre ses études jusqu’à l’université afin d’apporter le progrès scientifique à nos concitoyens pour qu’il jouissent de meilleures conditions de vie. Mais cet espoir est perdu», confie Vô Công. Chaque jour, il est témoin de la pénibilité du déplacement des élèves qui doivent traverser forêts et rivières pour aller en classe. C’est ce qui l’a motivé à emmener des enfants chez lui pour les éduquer, leur offrant l’hébergement nécessaire.

La situation de la famille de Vô Công est encore difficile. Ses revenus proviennent de la retraite de sa femme et de la sienne, ainsi que de 2.880 m2 de rizières. Nourrir des enfants implique donc qu’il économise. À 77 ans, malgré sa santé déclinante, Vô Công a toujours une activité agricole et pratique la pêche pour améliorer les repas de tout le monde. Sa richesse, elle réside dans son coeur, et elle incomparable. Malgré les difficultés quotidiennes, il ne se décourage pas car il considère ses élèves comme ses propres enfants.

Il y a constamment 4 élèves vivant sous son toit. Ils sont là ordinairement pour 4 à 5 ans, voire pour certains 10 ans. Ils ont pour lui le sentiment de l’honorabilité et le considèrent comme leur père. «Si les élèves vont bien, ce n’est rien. Mais s’ils sont malades et qu’il pleut, les membres de ma famille doivent les porter sur le dos en traversant les forêts pour aller à l’infirmerie communale», partage Vô Công.

Le soir, après une journée de travail, Vô Công aide les élèves à réviser leurs leçons. Parmi les élèves auxquels Vô Công a porté secours, plusieurs personnes ont réussi, tel Hô Van Rê qui est aujourd’hui secrétaire de la cellule de la commune de Tà Long. D’autres sont devenus étudiants... Songeant aux futures générations, Vô Công a consacré en 2005 près de 200 m2 de son terrain pour construire une école maternelle. Il place aussi son argent dans la construction de réseaux d’adduction d’eau et d’électricité pour celle-ci.

«M. Công est exemplaire en termes d’amélioration de la qualité de l’éducation scolaire. Outre de nourrir ces enfants, il mobilise en outre ses voisins pour aider les élèves défavorisés. Grâce à ses efforts, l’abandon des études à Tà Long diminue, ce qui contribue directement à élever le niveau d’étude des habitants du village» souligne Pham Duc Toàn, recteur du collège de Tà Long.

Tùng Chi/CVN

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