>>Carlos Ghosn : enquête fiscale en cours sur sa domiciliation aux Pays-Bas
L'ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn le 29 septembre 2020, lors d'une conférence de presse à Jounieh, au Liban. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le juge Indira Talwani a estimé que les arguments invoqués par Michael Taylor et son fils Peter Taylor, selon lesquels ils risquaient notamment d'être soumis à des conditions proches de la torture dans les prisons japonaises, n'étaient pas suffisants pour déroger au traité d'extradition liant Tokyo et Washington.
"Même si les conditions carcérales au Japon pourraient être déplorables, et même si la procédure pénale à laquelle les Taylor seront soumis pourrait ne pas satisfaire le processus américain de diligence raisonnable", les conditions japonaises ne constituent pas "+une dure souffrance ou une dure souffrance mentale et physique+ telle qu'envisagée par les textes", a écrit le juge dans sa décision de 29 pages.
Les deux hommes n'ont pas établi "qu'il était plus probable qu'improbable qu'ils soient soumis à des tortures au Japon", a-t-il ajouté.
Le juge a par ailleurs souligné que les faits qui leur sont reprochés constituaient un délit aussi bien aux États-Unis qu'au Japon.
Michael Taylor, ancien membre des forces spéciales américaines reconverti dans la sécurité privée, et son fils Peter avaient été arrêtés en mai 2020 après l'émission par le Japon d'un mandat d'arrêt contre eux.
Peter Taylor avait été arrêté à Boston alors qu'il était en partance pour le Liban, pays où s'est réfugié l'ancien patron de l'alliance automobile Renault-Nissan et qui n'a pas de traité d'extradition avec le Japon.
Considérés comme présentant un "grand risque de fuite", les deux hommes étaient incarcérés depuis, en attendant l'issue de la procédure d'extradition.
Les deux hommes, ainsi que le Libanais George-Antoine Zayek, sont accusés par le Japon d'avoir aidé le magnat déchu de l'automobile à échapper à la justice nippone lors d'une évasion spectaculaire le 29 décembre 2019.
Visé par des plaintes pour malversations financières, Carlos Ghosn était alors en liberté sous caution.
D'après les documents judiciaires américains, les trois hommes l'ont apparemment aidé à se dissimuler dans une grande caisse noire, semblable à un caisson d'instrument de musique, qu'ils ont ensuite embarquée à bord d'un jet privé, le contrôle de bagages n'étant à l'époque pas obligatoire pour ce type d'appareil.
Les avocats des Taylor ont immédiatement fait appel de cette décision, sans que l'on ne sache immédiatement dans quels délais cet appel pourrait être examiné.
AFP/VNA/CVN