>>Un jeune Thaï fait fortune grâce à l’agriculture à Diên Biên
Hô A Di et ses citronniers sans pépins. |
Photo : Nam Trân/CVN |
Dans la commune de La Pán Tân, réputée pour ses rizières en terrasses, on compte une partie des montagnards ne pouvant vivre qu'au jour le jour de la culture du maïs et de l’élevage de certains animaux domestiques à cause de l’aridité du sol. De ce fait, de nombreux jeunes H'mông ont décidé de quitter leur village natal. Mais Hô A Di, quant à lui, souhaite faire fortune sur place. "Le village de Ta Chi Lu est un lieu idéal pour vivre. En travaillant ailleurs, je pourrais certes mieux gagner ma vie mais je préfère rester ici afin de contribuer à la richesse de ma terre natale", partage-t-il.
À la sortie de l’Académie de gestion de l’éducation, A Di nourrit le rêve de devenir un enseignant au village de Ta Chi Lu pour y éliminer peu à peu l’analphabétisme. Un rêve difficile à réaliser. Ainsi, c’est en 2016 qu'il décide de revenir faire fortune dans son village natal.
Grâce à un fonds initial de 10 millions de dôngs, A Di commence à mettre la main à la pâte en élevant des chèvres qui, depuis toujours, sont l'animal de prédilection des habitants du coin. Le jeune homme choisit d'investir dans la construction d'une ferme pour ses bêtes.
Pendant la première année, malgré une distance de 3 km entre sa ferme et sa maison, A Di est aux petits soins, "mange et dort" avec les chèvres, quel que soit le temps. Après quatre ans, le cheptel compte désormais 60 animaux contre 5 au début. Chaque année, Hô A Di encaisse entre 40 et 50 millions de dôngs de recettes par vente de 20-30 bêtes.
Ne s'arrêtant pas à l'élevage de chèvres, A Di se lance également dans celui de rats des bambous (rhyzomyinae). Le prix de vente peut monter jusqu’à 500.000 dôngs le kilo.
Fruits des efforts inlassables
Outre les chèvres et les rats des bambous, A Di possède aussi une plantation de citronniers. En partant de sa maison, il faut franchir une colline pour s'y rendre. La terre rocheuse où A Di a installé un système automatique d’irrigation pour ces petits arbres est aujourd’hui devenue un jardin fertile et verdoyante. Au départ, il n’y avait aucun moyen de savoir si la culture allait réussir.
En effet, ces citronniers constituent une nouvelle variété qui offre des fruits sans pépin mais qui nécessite beaucoup de soins. Heureusement, les efforts du jeune homme ont été récompensés par de bonnes récoltes lui apportant une source de revenu considérable.
A Di a rencontré bien des difficultés faute de ressources financières et d’équipements au service de la culture et de l’élevage, mais il n’a jamais perdu espoir. "Personne n’a eu confiance en moi au début. J’ai essayé d’emprunter de l’argent à mes proches, en vain... J’ai donc demandé un prêt à la banque pour investir dans les fermes", raconte-t-il.
Après quatre ans d’efforts inlassables, Hô A Di est aujourd’hui un jeune millionnaire que les montagnards à Ta Chi Lu appellent affectueusement "A Di au citron". Il suit actuellement des cours d’anglais pour développer le tourisme au sein de ses établissements.