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On était à deux doigts de marcher sur l’eau pour assister à un concert magnifique et aquatique de huit musiciennes de l’ethnie Tày. Certaines d’entre elles chantaient, d’autres avaient de petites percussions entre leurs mains et trois autres jouaient du đàn tính, un instrument à cordes pincées, composé d’une caisse faite d’une calebasse, d’un long manche et de deux cordes. Elles interprétaient de manière magistrale du chant then, un art folklorique de cette minorité mais aussi des Thai ou des Nùng.
L’UNESCO a officiellement inscrit les pratiques du chant then par ces groupes ethniques sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ce numéro 16 nous rappelait par ailleurs que notre hebdo pourrait consacrer un dossier particulier par semaine à une ethnie minoritaire puisqu’il existe toujours au Vietnam en 2023 “54 ethnies sœurs du Vietnam qui possèdent des trésors culturels inestimables, contribuant à enrichir et diversifier la culture nationale”.
La lecture du dossier était passionnante. On découvrait au fil des pages et de l’eau pour nos musiciennes (!) tout un processus “d’édification et de défense de la nation, des valeurs culturelles, spirituelles ou matérielles, de la communauté des Vietnamiens cultivées et formées par les 54 ethnies cohabitant dans le pays du Dragon”.
Et de fait, la culture traditionnelle du Vietnam s’est formée sur la base des caractéristiques et habitudes des ethnies de l’ensemble du pays. Il existe, entre ces ethnies, de nombreux points communs, allant de leur mode de vie à leurs activités agricoles.
De plus, “les fêtes mais aussi les croyances religieuses ainsi que la littérature de ces ethnies ont apporté, harmonie, diversité et unité au sein de la culture vietnamienne”.
La liste de ces fêtes et de ces coutumes est vraiment longue. Certaines d’entre elles proviennent une nouvelle fois de l’ethnie Tày comme le Lông Tông (Fête de descente au champ, tenue le 8e jour du premier mois lunaire), la Fête de la mi-juillet où l’on rend hommage aux ancêtres ou la Fête du riz nouveau (10 octobre). On pourrait citer aussi les activités “des Dao qui ont su conserver leurs valeurs culturelles distinctes, notamment en matière de religion et de croyance”.
Le trésor est gigantesque et enrichit inlassablement “l’attachement et le dévouement à la communauté nationale”.
HERVÉ FAYET/CVN
