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Une classe de danse “tung tung da dá” dans le district de Nam Ðông, province de Thua Thiên-Huê (Centre). |
Photo : BDT/CVN |
Nam Ðông est un district de la province de Thua Thiên-Huê (Centre) où vivent de nombreux habitants de l’ethnie Co Tu. Les gongs et la danse traditionnelle “tung tung da dá” constituent une partie indispensable de leur vie quotidienne.
En jouant et en écoutant les anciennes mélodies de gong, les villageois semblent se connecter davantage à leurs racines, gagner en force et avoir plus confiance en l’avenir.
La danse “tung tung da dá” des Co Tu des districts de Ðông Giang, Nam Giang et Tây Giang de Thua Thiên-Huê a été reconnue patrimoine culturel immatériel de la nation par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme. Cet art populaire est également mis en avant dans le district de Nam Ðông.
Selon les Co Tu, “tung tung” est une danse d’hommes, exprimant le désir de conquête et d’avoir une vie meilleure, alors que “da dá”, qui signifie gratitude envers le ciel et la terre, est destinée aux femmes. Le son des gongs et le rythme de la danse “tung tung da dá” revêtent une signification sacrée, particulièrement lors des fêtes importantes.
Cependant, ces derniers temps, les habitants ont moins conscience de la nécessité de préserver leur culture, et les jeunes semblent moins intéressés par ce mode de vie ancestral. La raison est simple : l’explosion des réseaux sociaux et le développement des smartphones ont pris le pas sur les traditions.
Afin de mettre en valeur ce patrimoine culturel, les autorités du district de Nam Ðông ont proposé de nombreuses solutions, dont l’ouverture de classes où les artisans donnent des cours de gong et de danse. Les participants, essentiellement des jeunes, ont ainsi l’occasion de s’immerger dans la culture traditionnelle. Ce sont eux qui participeront aux activités touristiques communautaires, contribuant significativement au développement socio-économique local.
“Dans les temps à venir, nous continuerons à mobiliser les communautés pour participer à la préservation des valeurs culturelles typiques de l’ethnie Co Tu en ouvrant chaque année des classes de ce type”, informe Lê Nhu Suu, chef du Bureau de la culture et de l’information du district de Nam Ðông.
Encore des classes pour les Pa Kô et les Vân Kiêu
Tout comme pour les Co Tu, les gongs sont un trésor inestimable pour les Pa Kô et les Vân Kiêu dans le district de Huong Hóa, province de Quang Tri (Centre).
Cependant, en jouer n’est pas facile. Des cours ont donc été ouverts sur place. Les autorités locales invitent régulièrement des maîtres de gong à venir initier les habitants à cet art.
Tous les jours, Hô Van Pâng, 40 ans, conduit sa moto sur environ 40 km depuis le bourg de Khe Sanh jusqu’à la commune de Lia, dans le district de Huong Hóa, pour assister à une formation de ce type. Les participants sont de tous les âges, des jeunes aux personnes âgées.
Jusqu’à présent, le district de Huong Hóa a ouvert trois classes de gongs, attirant environ 300 personnes issues des Pa Kô et Vân Kiêu. |
Photo : Vnexpress/CVN |
Dès l’enfance, M. Pâng a appris à jouer certains instruments de musique auprès de ses prédécesseurs. “Ce cours a été pour moi l’occasion de rencontrer plus de personnes ayant la même passion et de m’améliorer”, confie-t-il.
Malgré ses 85 ans, Hô Cu Chanh est toujours passionné par la préservation des caractéristiques culturelles de son ethnie. Il donne régulièrement des cours dans cette classe particulière. “Depuis mon plus jeune âge, j’ai appris à jouer des instruments traditionnels auprès de mes aînés, et j’ai progressé. Ces cours de musique sont très utiles, et je veux transmettre mes connaissances aux gens pour qu’ils sachent aussi jouer du tambour, du gong et du cor, et pour que les traditions culturelles ne se perdent pas”, indique-t-il.
Jusqu’à présent, le district de Huong Hóa a ouvert trois classes de gongs, attirant près de 300 personnes venues de 20 communes et bourgs. Tous sont des Pa Kô et Vân Kiêu, deux groupes ethniques ayant des cultures similaires, vivant dans la chaîne de montagne Tây Truong Son, utilisant les mêmes instruments de musique dans leur vie quotidienne et leurs fêtes.
Des clubs de chants et danses pour les Hà Nhì
Si les Co Tu de Thua Thiên-Huê, les Pa Kô et les Vân Kiêu de Quang Tri ont l’occasion de mieux comprendre et de préserver leur culture traditionnelle en participant aux classes de formation susmentionnées, les Hà Nhì vivant dans le district de Muong Tè de la province de Lai Châu (Nord) ont également leurs clubs de chants et danses folkloriques.
Une séance d’entraînement des Hà Nhì du Club de chants et danses folkloriques de la commune de Ka Lang, district de Muong Tè, province de Lai Châu (Nord). |
Photo : Quy Trung/VNA/CVN |
La commune de Ka Lang a été choisie comme point de départ. “Les airs populaires sont considérés comme une nourriture spirituelle dans la vie quotidienne des habitants. Afin de conserver cette belle culture traditionnelle, nous encourageons régulièrement les jeunes à y prendre part pour préserver leur identité”, partage Ma Ly Pha, président du Club de chants et danses folkloriques de Ka Lang.
Selon Tông Van Kem, chef adjoint du Bureau de la culture et de l’information du district de Muong Tè, l’ethnie Hà Nhì à Ka Lang, une commune d’accès de ce difficile, conserve encore sa riche identité culturelle. La création de ce club est la concrétisation du “Programme national cible sur le développement socio-économique des régions montagneuses et peuplées de minorités ethniques pour la période 2021-2030”.
Phuong Mai/CVN