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Le drone marin Sphyrna dans la rade de Toulon, en France, le 13 août. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Des cliquetis résonnent à intervalles réguliers puis s'accélèrent: derrière les oscillations qui s'affichent sur son ordinateur, Hervé Glotin, chercheur en bio-acoustique à l'université de Toulon, ne cache pas sa surprise d'entendre aussi distinctement grâce au drone le passage d'un cachalot enregistré au large de la rade.
Le mammifère, quasi invisible, passe plus de 95% de son temps sous l'eau à plus de 1.000 mètres de profondeur dans la plus totale obscurité et l'étude acoustique reste encore le meilleur moyen de connaître ce cétacé, qui se dirige grâce à un sonar ultra-performant.
Habituellement, c'est grâce à des bouées qui divaguent dans les océans que les enregistrements sont effectués ou à des appareils embarqués sur d'imposants bateaux. Problème: ces études s'effectuent à point fixe et changent le comportement de l'animal.
Le Sphyrna commandé à distance peut, lui, suivre silencieusement les cachalots pendant des heures dans les abysses et capter les sons avec ses cinq micros sous-marins sur un rayon de 10 km et une profondeur de 2.000 mètres. Il agit comme un "éclaireur", se félicite le scientifique.
De petite dimension - 17 mètres de long et 4 de large -, ce bateau, qui pèse à peine plus d'une tonne grâce avec ses coques en fibre de carbone, est particulièrement stable grâce à leurs formes asymétriques. Son profil effilé permet aussi de réduire les frottements avec l'eau, résume son concepteur Fabien de Varenne, à la tête de la start-up Sea Proven installée en Mayenne (ouest).
Les premiers enseignements des milliers de données collectées tout au long de l'été son attendus dès septembre.
AFP/VNA/CVN