>>Un chef cusinier vietnamien aspire à rapprocher la gastronomie vietnamienne du monde
>>Des restaurants vietnamiens offrent des repas aux hôpitaux américains
>>Le restaurant vietnamien d'un chef américain à Oakland
Kenneth Teoh et Nguyên Hoa dans leur restaurant Pho King. |
En compagnie de son mari Kenneth Teoh, Nguyên Hoa est venue s’installer, en 2011, dans la ville de Petaling Jaya, en Malaisie. Kenneth, un avocat malaisien, avait travaillé durant quatre ans à Hanoï, où il était tombé amoureux de cette jeune femme hanoïenne.
"En ce temps-là, j’étais un féru de gastronomie vietnamienne. Les plats traditionnels de Hanoï sont mémorables. De retour dans mon pays, on était triste de ne pouvoir en trouver, ma femme notamment. Cela suscitait même en elle une certaine nostalgie", confie Kenneth Teoh.
Encouragée par son mari, Nguyên Hoa s’est mise à cuisiner certains plats vietnamiens, bien qu’il ne fût pas facile de trouver les condiments nécessaires. À cela s’ajoutaient des connaissances insuffisantes sur l’art culinaire. Qu’à cela ne tienne. Sur Internet, elle s’est perfectionnée. Plus d’une fois, la préparation des mets n’était pas réussie, mais elle a persévéré. Les semaines passèrent, jusqu’à ce qu’elle obtienne une "qualification professionnelle" de son mari. Outre les plats originaux, Nguyên Hoa peut préparer aussi des desserts, toujours à la vietnamienne bien sûr.
"Un jour, mon mari m’a dit : +Ne pourrait-on pas entamer un nouveau métier : préparer des plats vietnamiens pour les Malaisiens, chérie ?+ Sa suggestion a fait tilt dans ma tête", raconte la Hanoïenne avec un léger sourire.
Au début, Nguyên Hoa cuisine pour des habitués, le week-end. Le repas à la vietnamienne est préparé avec soin par la cordon-bleu et son aide cuistot Kenneth Teoh. "On peut dire sans exagération que notre cuisine s’est faite un petit renom à Petaling Jaya. Le nombre de clients n’a cessé de croître, ce qui nous a incité à ouvrir un restaurant en ville", s’enthousiasme Nguyên Hoa. Pourtant, le manque tant d’expériences en restauration que de fonds leur a alors posé un problème pour passer à la vitesse supérieure.
Vouloir, c’est pouvoir
Les deux époux décidèrent de louer un stand au sein d’un café. Avantages : loyer peu cher et clientèle fidèle. Dans un premier temps, leur stand ne proposait qu’un bol de bún bò (vermicelle au bœuf). "La première semaine, la situation était déplorable. Personne ne voulait payer 12 ringgits pour un bol de +bún bò+", se rappelle Nguyên Hoa.
Le restaurant Pho King est une destination préférée des Vietnamiens en Malaisie. |
Photo : CTV/CVN |
Loin d’être démoralisé, le couple prit la décision radicale d’offrir un bol de bun bo à tout le monde. "Après une semaine d’offre promotionnelle, de bouche à l’oreille, notre +bún bò+ s’est fait une réputation parmi les gourmets locaux. Les commandes ont commencé à exploser", déclare Nguyên Hoa avec joie.
Cet événement promotionnel fut un tournant pour le couple vietnamo-malaisien. Si la femme s’occupait toute seule du stand les jours de la semaine, le mari-avocat venait l’aider le week-end. Leur bún bò s’est vendu comme des petits pains, accompagné des louanges des clients.
Dix mois s’écoulaient. Les affaires du couple mixte marchaient comme sur les roulettes. Puis ils se dirent un jour : "Et si l’on ouvrait un restaurant ?". La décision prise, ils louèrent une boutique venant de mettre la clé sous la porte. Et le restaurant vietnamien Pho King vit le jour en 2017.
"Ça fait déjà quatre ans. Notre restaurant se développe d’une année à l’autre", s’enorgueillit la patronne. Les plats proposés sont diversifiés, mais les spécialités du Vietnam tiennent le haut du pavé : bún bò de Huê, bún cha de Hanoï (vermicelle au porc grillé), nem (croustade farcie), nem cuôn (rouleau de printemps), bánh mì de Saigon (sandwich saigonais), bánh xèo (crêpe de riz à la viande et à la crevette), porc grillé, sauté de bœuf, poulet sauté au feuille de citronnier… Sans oublier des desserts et boissons préparés à la vietnamienne. "Nombreux sont les clients qui sont satisfaits. Certains ont avoué qu’ils raffolaient de +thit kho tô+ (viande de porc cuite dans de la saumure de poisson) et de café à l’œuf", vante Kennth Teoh, la joie se lit sur son visage.
Pour le couple vietnamo-malaisien, l’avenir de Pho King est prometteur.