Ukraine : nouveau pic de violences dans l'Est

La recrudescence des violences depuis plusieurs jours dans l'Est séparatiste de l'Ukraine a atteint un nouveau pic mercredi 14 janvier avec des bombardements d'une rare intensité, essentiellement en provenance du camp séparatiste, qui rappellent les pires heures de la guerre l'été dernier.

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Ce regain général sur l'ensemble des territoires des "républiques" sécessionnistes de Donetsk et Lougansk scelle la fin des quelques semaines de calme relatif qui avaient suivi une trêve signée le 9 décembre.

À Piski, bastion ukrainien sur la ligne de front de l'aéroport de Donetsk où les tirs ont été réguliers depuis 05h00 du matin, le village n'"existe presque plus", a confié un soldat ukrainien. "C'est détruit. La guerre bat son plein. C'est la première fois qu'ils (les séparatistes) nous bombardent comme ça", a-t-il affirmé.

Un bus touché par une roquette probablement tirée par des séparatistes à Volnovakha le 13 janvier.

Le village voisin de Tonenke, tenu par les Ukrainiens à dix kilomètres au Nord-Ouest de Donetsk, a également été le théâtre d'un feu roulant d'artillerie venant des deux camps, comme en témoignait le sol constellé de cratères d'obus.

"Ils (les séparatistes) nous tirent dessus avec tout ce qu'ils peuvent. On dirait qu'une grosse action (militaire) commence, mais ce sont eux qui l'ont lancée", a confié un autre soldat, qui a vu des chars ukrainiens passer par le village.

À Avdiïvka, à six kilomètres au Nord de Donetsk, le chef de la police locale fidèle à Kiev, Viatcheslav Abroskine, a également signalé d'"intenses bombardements rebelles".

Un porte-parole militaire ukrainien a fait état d'un soldat ukrainien tué et 17 blessés durant les dernières 24 heures. La mairie séparatiste de Donetsk a, elle, annoncé qu'un civil avait été tué et un blessé.

Dans la région de Lougansk, une civile a péri dans des bombardements et deux militaires ukrainiens ont été grièvement blessés par un engin artisanal.

 "Je suis Volnovakha"

Ce rebond de violence fait craindre le pire alors que les discussions pour une solution politique au conflit, qui a fait plus de 4.700 morts depuis avril, sont dans l'impasse.

La mort de douze personnes, tuées mardi 13 janvier dans un bus touché par une roquette qui visait un barrage ukrainien dans ce qui constitue la plus sanglante attaque contre des civils depuis quatre mois, a suscité un vif émoi en Ukraine.

Jeudi 15 janvier a été décrété journée de deuil par le président Petro Porochenko, qui a également signé un décret instaurant trois vagues de mobilisation militaire en 2015.

La Russie accuse, elle, les Ukrainiens d'être à l'origine du drame.

L'émissaire du ministère russe des Affaires étrangères chargé des droits de l'homme Konstantin Dolgov a dénoncé "un nouveau crime des forces de Kiev". Mais son ministre de tutelle Sergueï Lavrov a tempéré ces propos en affirmant qu'il y avait "plusieurs versions à examiner".

Les États-Unis ont condamné les "attaques brutales et répétées" des séparatistes.

La tenue d'un sommet de paix entre les présidents ukrainien Petro Porochenko et russe Vladimir Poutine avec la participation de Mme Merkel et M. Hollande, reporté sine die lundi soir 12 janvier, paraît plus que jamais incertaine. La chancelière avait laissé entendre qu'un tel sommet n'avait pas de sens tant qu'aucun cessez-le-feu n'était respecté.

AFP/VNA/CVN

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