Le Premier ministre français Manuel Valls prononce un discours d'hommage aux 17 victimes des attentats à Paris, à l'Assemblée nationale le 13 janvier |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans la soirée, un sondage est venu valider la gestion par l'exécutif de la crise : François Hollande et Manuel Valls recueillent tous deux plus de 80% d'approbation pour leur attitude depuis la semaine dernière.
L'émotion ressentie lors d'hommages aux victimes mardi matin 13 janvier s'est prolongée à l'ouverture d'une séance spéciale à 15 heures à l'Assemblée, où tous les députés et ministres ont -une première depuis 1918 - entonné la Marseillaise à l'issue d'une minute de silence dans l'hémicycle quasiment plein.
De nouvelles mesures législatives
M. Valls, dans un vibrant discours de 45 minutes, a dévoilé "des mesures exceptionnelles" mais "jamais des mesures d'exception" mettant en danger l'État de droit. Une réponse à ceux qui à droite ont évoqué la nécessité d'un "patriot act" à la française, sur le modèle de la législation d'exception adoptée aux États-Unis après le 11 septembre.
Le Premier ministre a promis de "régulièrement renforcer" les moyens humains et matériels des services en charge du renseignement intérieur. Il a annoncé la création "avant la fin de l'année" de "quartiers spécifiques" en prison pour isoler les détenus jihadistes afin de prévenir tout prosélytisme. Il a également précisé que le dispositif français en vue de la mise en place d'un système européen sur les échanges des données des passagers aériens serait "opérationnel" en septembre. Ce système dit PNR est actuellement gelé au Parlement européen.
Sur le plan législatif, outre le projet de loi attendu sur le renseignement qui devrait notamment faciliter les écoutes, le Premier ministre a souhaité la mise en place d'un "nouveau fichier" recensant les personnes condamnées pour terrorisme ou "membres d'un groupe de combat".
Il a demandé au ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, des propositions "dans les huit jours" concernant "internet et les réseaux sociaux, plus que jamais utilisés pour l'embrigadement".
Le chef de file de ses députés, Christian Jacob, a estimé que si nécessaire, il faudra "restreindre les libertés publiques et la liberté individuelle de quelques-uns". M. Jacob a prôné ainsi parmi diverses mesures "le placement en centres spéciaux de détention ou en prison" de ceux revenant du jihad.
L'Assemblée hésite encore sur la meilleure façon d'enquêter sur les attentats de la semaine dernière, entre une commission composée des seuls députés ou une mission d'information commune avec le Sénat.
Sur le plan législatif, outre le projet de loi attendu sur le renseignement qui devrait notamment faciliter les écoutes, le Premier ministre a souhaité la mise en place d'un "nouveau fichier" recensant les personnes condamnées pour terrorisme ou "membres d'un groupe de combat".
Il a demandé au ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, des propositions "dans les huit jours" concernant "internet et les réseaux sociaux, plus que jamais utilisés pour l'embrigadement".
Le chef de file de ses députés, Christian Jacob, a estimé que si nécessaire, il faudra "restreindre les libertés publiques et la liberté individuelle de quelques-uns". M. Jacob a prôné ainsi parmi diverses mesures "le placement en centres spéciaux de détention ou en prison" de ceux revenant du jihad.
L'Assemblée hésite encore sur la meilleure façon d'enquêter sur les attentats de la semaine dernière, entre une commission composée des seuls députés ou une mission d'information commune avec le Sénat.
De nombreuses personnes portent le cercueil du policier Ahmed Merabet, assassiné le 7 janvier en marge de l'attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo, au cimetière musulman de Bobigny (Seine-Saint-Denis) le 13 janvier |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette séquence politique s'est prolongée en début de soirée avec l'approbation à la quasi-unanimité de la prolongation des frappes aériennes françaises en Irak contre l'organisation État islamique, qui ont débuté le 19 septembre, que ce soit au Parlement ou au Sénat, avec toutefois l'abstention des parlementaires des groupes liés au Front de gauche.
Hommage aux policiers, obsèques en Israël
La journée avait débuté par un hommage dans la cour de la préfecture de police de Paris, sur l'île de la Cité, où François Hollande a salué la mémoire des trois policiers tués. Ils ont été cités "à l'ordre de la Nation" et promus chevaliers de la légion d'Honneur.
Ils sont morts "pour que nous puissions vivre libres", a dit le président pour qui "la menace est encore là", venue de "l'intérieur" et de "l'extérieur". "Nous devons être intraitables devant l'apologie du terrorisme", a-t-il martelé. Plusieurs condamnations ont été prononcées ces derniers jours contre des personnes qui avaient salué les attentats de la semaine dernière.
En début d'après-midi, les obsèques du policier Ahmed Merabet, dont le cercueil était recouvert d'un drapeau français, se sont déroulées devant plusieurs centaines de personnes silencieuses au cimetière musulman de Bobigny (Seine-Saint-Denis).
Près d'une semaine après les premiers assassinats, la traque d'éventuels complices continue. Un Français, arrêté en Bulgarie le 1er janvier pour avoir tenté de se rendre en Syrie, est ainsi soupçonné de liens avec Chérif Kouachi.
AFP/VNA/CVN