>>Climat : l'UE repousse à décembre la décision sur son objectif d'émissions pour 2030
>>Objectif d'une réduction de 60% des émissions de CO2 d'ici 2030
Plus de 80% des habitats naturels sont en mauvais état selon un rapport de l’Agence européenne de l’environnement. |
Réunis au Luxembourg, les ministres des Vingt-Sept ont soutenu la stratégie proposée par la Commission (l'exécutif européen) constituant à placer sous protection 30% de la superficie terrestre et maritime de l'Europe.
"Cet objectif devra être atteint collectivement par les États membres, qui participeront à l'effort commun en tenant compte des paramètres nationaux", précise un communiqué commun.
Les ministres ont avalisé l'obligation pour les futurs projets économiques européens de ne pas nuire à la biodiversité. Tous les projets législatifs de la Commission devront en tenir compte.
"Les populations d'oiseaux et d'insectes disparaissent, nos paysages naturels sont dans un état déplorable en raison d'une agriculture industrielle et de l'exploitation des forêts", a commenté la ministre allemande Svenja Schulze, dont le pays préside actuellement l'UE, appelant à en faire davantage pour "reconstruire" les paysages. Les gouvernements attendent "que la Commission propose des objectifs de restauration de la nature juridiquement contraignants", a-t-elle ajouté.
Enfin, alors que 30% du budget de l'UE et du plan de relance post-COVID sont destinés à des actions climatiques, les Vingt-Sept proposent qu'"une part importante" des fonds soit investie dans des projets préservant la biodiversité. L'initiative est saluée par les ONG environnementales, qui attendent cependant la mise en oeuvre : il s'agit d'une "étape révolutionnaire", mais "dans le passé, nous n'avons pas manqué d'objectifs ambitieux. C'est l'exécution qui a souvent échoué lamentablement", observe WWF Allemagne.
Des menaces
Selon l'Agence européenne de l'environnement (AEE), plus de 80% des habitats protégés par l'UE sont en mauvais état, la faune et la flore s'y voyant menacées par l'agriculture intensive, l'urbanisation, le tourisme, la pollution, la sylviculture non durable ou le changement climatique.
Les ministres des Vingt-Sept ont par ailleurs approuvé vendredi 23 octobre au Luxembourg l'ambitieux projet de loi climat européenne - à l'exception de l'objectif d'émissions de gaz à effet de serre de l'UE à horizon 2030. Les divergences restent fortes à ce sujet entre les États, qui ont reporté tout accord au sommet européen de la mi-décembre.
La Commission vise une réduction d'au moins 55% des émissions en 2030 par rapport au niveau de 1990, contre un objectif de 40% actuellement. Le Parlement européen réclame une baisse d'au moins 60%.
APS/VNA/CVN