>>Tour d'Italie: Yates réussit son coup de force
L'Italien Vincenzo Nibali lors de la 16e étape du Tour d'Italie le 28 mai. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le "Requin de Messine", expert pour trouver ou provoquer les ouvertures, a attaqué de loin, à 36 km de l'arrivée, sur les pentes étroites et raides du Mortirolo. À l'arrivée, où la victoire d'étape est revenue sous une pluie froide à l'Italien Giulio Ciccone, il a repris près d'une minute et demie à Roglic, qui le précédait au classement.
Désormais deuxième du Giro, Nibali reste toutefois à 1 min 47 sec de l'Équatorien Richard Carapaz, qui a tenu le choc dans le Mortirolo, l'un des cols les plus redoutés de la péninsule. Sur son attaque, le Sicilien a pris une poignée de secondes à Carapaz, moins saignant apparemment qu'à la fin de la semaine passée mais toujours efficace.
L'Équatorien, à la veille de fêter son 26e anniversaire, s'est appuyé sur l'Espagnol Mikel Landa, transformé encore une fois en lieutenant de luxe. Il a toujours gardé en point de mire Nibali et a pu faire la jonction, à la lumière des phares des voitures suiveuses, avant le sommet, sous la pluie qui s'est abattue alors sur la fin de la course.
Dans la descente, aucun membre de ce groupe (Carapaz, Landa, Nibali, Carthy, Amador) n'a pris de risques. Mais l'écart, réduit à moins d'une minute sur Roglic au bas de la descente, a de nouveau grandi sur les faux-plats montant sur 15 km jusqu'à l'arrivée.
En claquant des dents
Stratège et coureur d'expérience (pour penser à s'alimenter et enfiler les vêtements de protection en temps utile), Nibali a utilisé dans le final le travail de son coéquipier Damiano Caruso, lancé en éclaireur dans l'échappée. Pour le bénéfice également de Carapaz, auteur d'un sans-faute en cette journée de reprise après le repos.
"C'était une étape très compliquée, à cause de la météo et du dénivelé (4.800 m)", a souligné Carapaz à sa descente du podium. "En tant qu'équipe, nous avons très bien travaillé pour Mikel Landa et moi-même. C'est une autre bonne journée en terme de résultats pour le classement général".
Le Slovène Primoz Roglic lors de la 16e étape du Tour d'Italie le 28 mai. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Pour le gain de l'étape, Ciccone a réglé le Tchèque Jan Hirt, son dernier compagnon d'une échappée lancée dès la première heure dans cette étape de 196 km, très éprouvante bien qu'amputée du monumental Gavia (2618 m d'altitude) à cause de la neige et des risques d'avalanche. À 24 ans, le porteur du maillot bleu de meilleur grimpeur s'est adjugé son deuxième succès dans le Giro.
Mercredi 29 mai, les rescapés du Giro, qui pour certains ont franchi la ligne en claquant des dents, atteindront le point le plus septentrional de la course à l'arrivée de la 17e étape, longue de 181 km entre Comezzaddura et Anterselva.
Le parcours, très rarement plat, évite toutefois la haute montagne et se conclut par une montée de 5,5 km (à 6,9%) jusqu'au stade de biathlon de la station, à proximité de la frontière autrichienne.