>>Crise du Golfe : les principales demandes faites au Qatar
>>Le roi d'Arabie saoudite nomme son fils prince héritier
Donald Trump (droite) et Mohammed ben Salmane dans le bureau Ovale de la Maison Blanche, le 14 mars 2017 à Washington. |
Dix mois après leur dernier face-à-face, à Ryad, le locataire de la Maison Blanche, 71 ans, et le nouvel homme fort du premier exportateur mondial de pétrole, 32 ans, devraient afficher leur bonne entente dans le Bureau ovale.
Mais ils devraient évoquer aussi les transformations profondes intervenues depuis en Arabie saoudite, en interne comme en externe : autorisation de conduire pour les femmes, purges sans précédent menées au nom de la lutte anticorruption, guerre au Yémen.
"C'est l'équivalent de changements politiques d'une génération entière concentrés sur une période de moins d'un an", souligne Lori Plotkin Boghardt, ancienne analyste de la CIA qui travaille à présent au Washington Institute for Near East Policy.
Or, ajoute-t-elle, nombre de ces décisions "ont un impact sur les intérêts des États-Unis" dans la région.
Le sommet que Washington espère organiser cette année avec les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pourrait ainsi s'avérer difficile à concrétiser en l'absence de sortie de crise avec le Qatar.
Nommé prince héritier en juin 2017 par son père le roi Salmane, "MBS" a lui d'abord l'intention de vendre sa "vision 2030" consistant à bâtir une économie moins dépendante du pétrole et, pour ce faire, attirer les investissements étrangers.
Dans un entretien accordé à CBS diffusé dimanche soir 18 mars, le prince héritier a longuement défendu la purge anti-corruption dans laquelle plusieurs princes et fortunes du royaume ont été retenus plusieurs semaines dans le luxueux hôtel Ritz-Carlton de Ryad.
"Ce que nous avons fait était absolument nécessaire", a-t-il affirmé sur la chaîne américaine, assurant que tout avait été mené "dans le respect des lois en place". Selon lui, cette opération a permis de récupérer "plus de 100 milliards de dollars".
"Mais le réel objectif n'était pas d'atteindre un montant donné (...) mais de punir les corrompus et d'envoyer un signal clair disant que toute personne qui choisit la corruption devra répondre de ses actes devant la justice", a-t-il assuré.
AFP/VNA/CVN