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Les prix de la musique Công hiên (Contributions), initiés par le journal Thê thao & Van hoa (Sport & Culture) de l’Agence Vietnamienne d’Information, visent à distinguer des individus et collectifs. Ils sont remis au mois d’avril de l’année suivante.

Le compositeur Dô Bao et son opus Canh cung 3.

Cette année, sa 9^e édition comprenait 32 nominations réparties dans sept catégories (voir encadré, p.28). Lors de la récente cérémonie de remise des prix, tenue à l’Opéra de Hanoi, Dô Bao, Tùng Duong et Vu Cat Tuong ont été primés respectivement dans trois catégories : «Compositeur de l’année», «Chanteur de l’année» et «Révélation de l’année».

En outre, le compositeur Dô Bao et le chanteur Tùng Duong ont été récompensés dans deux autres catégories «Album de l’année» et «Programme de l’année».

Ceux qui ont fait coup double

Cette année, la chance a souri deux fois à Dô Bao, le compositeur de 36 ans. À côté du trophée «Compositeur de l’année», son album Canh cung 3 - Chuyên cua mat troi, chuyên cua chung ta (Arc3 - Histoire du soleil, histoire de nous), réalisé avec la chanteuse hanoienne Trân Thu Hà, a remporté le prix de l’«Album de l’année».

Né en 1978, Dô Bao a commencé à devenir très connu en 2002 après le succès du concert Nhât thuc (Éclipse) et de l’album éponyme. Cette l’année là, lors d’une interview en ligne avec la presse, la chanteuse Trân Thu Hà, qui interprétait les chansons du concert et de l’opus, a affirmé que «le travail de Dô Bao a contribué à 50% du succès de l’album» qui est devenu le phénomène musical de l’année 2002.

Deux ans après, Dô Bao a sorti Canh cung 1 (Arc 1), qui réunit les meilleurs chanteurs hanoïens. L’opus a connu tout de suite le succès. En 2008, Dô Bao lance Canh cung 2 (Arc 2). Mais c’est Canh cung 3, sorti en 2013, qui emmène Dô Bao sur les sentiers de la gloire. Il s’agit d’un album particulièrement prisé qui réunit ses compositions interprétées par Trân Thu Hà. Selon lui, «l’album raconte des expériences de vie et d’amour».

Tùng Duong, créatif et touche à tout

Comme Dô Bao, le chanteur Tùng Duong a été nommé deux fois aux 9es Prix de la musique Công hiên. Devançant Trân Thu Hà, My Tâm, Nguyên Dinh Thanh Tâm, il a reçu le prix du «Chanteur de l’année». Tùng Duong est alors devenu l’artiste ayant le plus de titres de «Chanteur de l’année» (2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2014). Autre honneur, l’album Dôc dao (Voie unique), une coopération avec lui et le musicien et chanteur français d’origine vietnamienne Nguyên Lê, a été primé «Programme de l’année».

Le chanteur Tùng Duong sur scène.

Né en 1983, Tùng Duong commence sa carrière par la musique populaire contemporaine. Il mène sa carrière avec comme mots d’ordre créativité, découverte et expérimentation. S’il est parfois critiqué pour ses tenues vestimentaires excentriques, on l’apprécie aussi en tant qu’artiste qui ne cesse d’expérimenter divers genres musicaux : musique populaire contemporaine, musique électronique, new âge, world musique, musique révolutionnaire, jazz, pop... Tùng Duong est l’un des rares chanteurs capables de maîtriser à la fois sa voix de ténor et de baryton, l’atout lui permettant de jouer dans une large palette vocale.

Expliquant son éclectisme musical, il partage : «Si j’étais fidèle à un unique genre, je me lasserais. Pour chaque période de ma vie, ma musique évolue et s’adapte au développement de mon goût esthétique, de mon état d’esprit et de mes émotions personnelles. Je me transforme souvent mais reste toujours moi-même, un Tùng Duong assoiffé d’expérimentations et de renouvellement».

Parmi les chansons les plus connues de Tùng Duong, citons Con co (L’aigrette), ôi quê tôi (ô mon village natal !), Mua bay thap cô (La tour ancienne sous le crachin), Chiêc khan Piêu (le foulard Piêu).

L’an passé est une année remplie de ce chanteur à la voix ensorceleuse. Après avoir dévoilé son opus Dôc dao, il a réalisé plusieurs concerts live éponymes à Hanoi et en France. Ses soirées musicales riches en contenus et hautes en couleurs sont très appréciées par les mélomanes.

Dôc dao, dont l’enregistrement a été réalisé entièrement en France, est le fruit de la coopération entre Tùng Duong et Nguyên Lê. L’opus associe des instruments de musique supposés incompatibles. Monocorde, cithare à 16 cordes vietnamienne voisinent avec la musique électronique, l’afrobeat ou encore la world music aux couleurs africaines. Tous sont mélangés de manière harmonieuse pour mettre en exergue la voix du chanteur.

Cat Tuong, l’ambition de la jeunesse

La chanteuse Vu Cat Tuong.

Née en 1992, Vu Cat Tuong est auteur-compositeur et s’est fait connaître au concours de chant télévisé The Voice (La voix) de 2013 du Vietnam. Lors des prix Công hiên 2014, grâce aux votes majoritaires de la presse, elle s’est vu décerner le titre de «Révélation de l’année».

«Je me sens de plus en plus mature dans ma musique et j’ai une vision plus respectueuse de la voie sur laquelle je m’engage. Titulaire de ce prix, je ressens la responsabilité d’une jeune artiste, celle d’agir pour contribuer à la musique du pays», confie-t-elle.

En 2013, Vu Cat Tuong a figuré dans le Top quatre des finalistes du concours de chant télévisé The Voice. Sur scène, la fille aux cheveux courts et à lunettes a l’habitude de fermer les yeux les premières secondes d’interprétation. À côté de sa carrière de chanteuse, elle compose pour les autres, avec une dizaine d’œuvres réalisées en plus d’un an.

«Je ne peux pas imaginer ma vie sans la musique. Comme mes amis de mon âge, je veux faire beaucoup de choses avant l’âge de 30 ans. Je pense que le plus important pour moi est de pouvoir vivre ma passion de la composition et du chant», dit-elle.

Vu Cat Tuong est actuellement étudiante en 4e année de l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville. Ses résultats d’études sont aussi excellents. En 2011, elle a été parmi les dix étudiants vietnamiens à recevoir les bourses GE Foundation Scholar-Leaders, remises par le Fonds humanitaire GE, relevant du groupe américain General Electric Vietnam. Interrogée sur ses projets d’avenir, l’artiste affirme qu’elle va d’abord achever ses études avant de s’engager de plain-pied dans la musique.

Bùi Phuong/CVN