Transplantation d’organes : les succès du Vietnam

Le Vietnam a pratiqué tardivement la transplantation d’organes, mais a obtenu depuis des succès comparables avec certaines nations avancées dans le domaine de la médecine.

La ministre de la Santé, Nguyên Thi Kim Tiên, rend visite à l’un des patients ayant reçu l’un des organes d’un donneur en état de mort cérébrale, opérations réalisées à l’hôpital Viêt Duc (Hanoi) en juillet 2013.

Le premier jalon important de la transplantation d’organe au Vietnam, c’est en 1992 quand les chirurgiens de l’hôpital militaire 103 réalisent la première greffe de rein. “Cette première transplantation d’organe a eu lieu dans des conditions difficiles sur le plan technique”, se souvient l’ancien directeur de l’hôpital militaire 103, Pham Gia Khanh. Malgré tout, elle fut un succès.

Ensuite, d’autres transplantations de rein ont été effectuées dans différents hôpitaux du Nord au Sud en passant par le Centre : Cho Rây (en 1992), Viêt-Duc (2000), Huê (2001), Nhân Dân Gia Dinh (2002), hôpital pédiatrique de Hanoi (2004), Bach Mai (2005)…

Douze ans après la première transplantation de rein, l’année 2004 est devenu également une grande étape avec la première greffe de foie, toujours à l’hôpital militaire 103. Depuis, de nombreuses interventions chirurgicales de ce type ont été effectuées dans certains établissements de Hanoi et de Hô Chi Minh-Ville tels hôpital pédiatrique de Hanoi, les hôpitaux Cho Rây et Viêt-Duc.

Pénurie de dons d’organes

L’an 2010 marque un tournant de la transplantation d’organe au Vietnam. Deux reins d’un premier donneur en état de mort cérébrale sont transplantés dans le corps de deux receveurs. L’opération a lieu à l’hôpital Cho Rây (Hô Chi Minh-Ville). Suite à ce succès, une transplantation de foie avec le greffon provenant d’un donneur en état de mort cérébrale est effectuée à l’hôpital Viêt Duc (Hanoi). Une transplantation cardiaque est ensuite réalisée avec succès à l’hôpital militaire 103. Le 14 mars 2011, l’hôpital Viet-Duc prélève des organes d’un donneur en état de mort cérébrale et réalise en même temps trois transplantations de cœur, de rein et de foie pour quatre receveurs.

Le vice-ministre de la Santé, Nguyên Viêt Tiên (avec la cravate), remet en juillet 2013 le satisfecit à la direction de l’hôpital Viêt-Duc et à l’équipe ayant réalisé les transplantations d’organes d’un donneur en mort cérébrale pour sauver la vie de quatre personnes.

Selon le ministère de la Santé, de 2010 à 2013, le pays a réalisé dix transplantations cardiaques, 12 de foie et plus de 400 de rein. L’hôpital Viet-Duc de Hanoi a ces trois dernières années prélevé des organes de 16 donneurs en état de mort cérébrale pour réaliser 12 transplantations de foie, 7 de cœur et 32 de rein. Après ces opérations chirurgicales, les receveurs peuvent prolonger leur vie d’un à cinq ans (soit un résultat identique à la moyenne mondiale). D’autre part, il n’y a ni accidents, ni complications après les greffes. Un receveur de rein en est même à sa 21e année de vie après la greffe. De même, le premier receveur de foie a fêté sa 9e année de vie après la greffe.

«Les succès de la transplantation d’organes ont contribué à porter la médecine nationale à une nouvelle hauteur, marquant un tournant dans l’approche de la médecine moderne», d’après la vice-ministre de la Santé, Nguyên Thi Xuyên.

Toutefois, la difficulté majeure, c’est le manque de donneurs. «Nous manquons de donneurs d’organes, notamment de donneurs en état de mort cérébrale, a confié le professeur-docteur Pham Gia Khanh. Nous avons eu la loi sur le don d’organes des donneurs en état de mort cérébrale, approuvée par l’Assemblée nationale en 2006. Mais jusqu’à présent, le nombre de ces donneurs est très limité. Ce phénomène est dû au fait que les Vietnamiens désirent garder intact la dépouille mortelle du défunt. Pour la plupart des Vietnamiens, le don d’organes est une question épineuse, un tabou».

Pour remédier à ce problème, le professeur-docteur Pham Gia Khanh a souligné la nécessité de sensibiliser la population au don d’organe comme action citoyenne pour sauver de nombreux patients... «Par ailleurs, il faut prendre des politiques d’encouragement en faveur des donneurs et de leurs proches», toujours d’après le docteur Pham Gia Khanh.

Hoàng Hoa/CVN

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