Transhumance culturelle

Des étudiants français font un séjour régulier au Vietnam pour faire connaissance avec la culture millénaire et l’économie émergente d’un pays du Sud-Est asiatique, qui occupe une position clé entre l’Occident et l’Orient.

Le Professeur Guarino.

Chaque année, quand l’été hanoien s’annonce avec les fleurs écarlates des flamboyants et le chant strident des cigales, je me dis : «Le pasteur Guarino va bientôt transhumer ses brebis au Vietnam». Depuis une dizaine d’années, il n’a jamais manqué au rendez-vous Vietnam.

La transhumance consiste à conduire des troupeaux de pâturage en pâturage selon les saisons, pour donner une meilleure nourriture ou de l’eau aux animaux. Les transhumances du Professeur Guarin vers le Vietnam sont plutôt humaines et culturelles.

Ses brebis - i.e. ses étudiants cherchent dans les pâturages du Sud-Est asiatique et dans d’autres pays de nouvelles nourritures spirituelles. C’est une pratique de l’IBS (International Business School : École de commerce internationale) dont Serge Guarin est directeur des programmes internationaux. Ce dernier s’occupe en particulier de l’organisation régulière du semestre de management interculturel (SM). En Asie-Pacifique, la SM choisit cinq points d’attache : San Diego (Californie), Pékin, Shanghai, Hongkong et Hanoi.

Le séjour d’étude dans ces lieux donne aux futurs businessmen voulant faire carrière dans cette zone un aperçu général élaboré par des cours, des séminaires, des expériences vécues (contacts avec la population locale, visites de centres culturels typiques). À Hanoi, le SM jouit de la collaboration de l’Académie diplomatique du Vietnam. Serge Guarin, pédagogue chevronné et homme plein de prévenance, a la gentillesse de m’entretenir sur les activités du SM qu’il a réalisées au Vietnam dans l’article suivant :

Une rencontre avec un «Trésor vivant», le Professeur Huu Ngoc
Il y a plus de 10 ans que j’ai foulé le sol vietnamien pour la première fois et cela ne me rajeunit pas. C’est toujours en compagnie d’étudiants français que j’ai le plaisir de découvrir et de redécouvrir le Vietnam avec son immense patrimoine culturel et historique. Un patrimoine qui parle à mon cœur de français puisqu’il unit nos deux peuples. La découverte de ce pays émergeant et de son peuple a toujours été fascinante autant pour moi que pour mes étudiants.

Le Professeur Huu Ngoc (centre) parle aux étudiants étrangers lors d’un cours à l’Académie diplomatique.

Durant nos séjours, nous avons la chance d’habiter dans le vieux quartier de Hanoi qui offre une immersion totale avec les populations locales, des marchés et de petites boutiques bordant les rues. Le spectacle de ces ruelles impressionne notamment par ces éternels petits métiers et surtout en raison du sourire perpétuel des vietnamiens qui sont heureux de vivre et heureux de nous en apprendre davantage sur leur us et coutumes pour peu que l’on s’intéresse à eux...
Nombreux sont mes étudiants qui oublient la «barrière de la langue» grâce à l’accueil chaleureux dont font preuve ce peuple. Le quartier a cette dynamique de développement, mais aussi une douceur romantique avec les alentours du lac qui nous permettent de jouir de la tranquillité à la vietnamienne. Ce quartier et le pays dans son ensemble ont su marier avec grâce l’ancien et le moderne. En effet, quand on prend la direction de l’est, nous pouvons nous recueillir au Temple de la Littérature. À l’ouest, nous pouvons jouir des plaisirs modernes en nous restaurant d’une cuisine locale.

Des rencontres inoubliables (1)

Malgré vingt ans de visites ponctuelles, le Vietnam continue à m’impressionner avec sa richesse culturelle et mes visites à la baie de Ha Long (province de Quang Ninh, Nord, ndlr). Le village de Mai Châu (province de Hòa Binh, Nord, ndlr) où nous sommes restés trop peu de temps suscite notre admiration devant la chaleur de sa population si accueillante.
Les cours reçus à l’Académie diplomatique du Vietnam ont été et restent une opportunité pour mes étudiants de comprendre les rouages de l’économie, de la finance et du marketing de ce pays émergeant. Chaque séjour passé au Vietnam leur permet de faire des rencontres inoubliables tant sur le plan humain que pour leur avenir professionnel. Cependant, j’ai tendance à dire à un ami qui m’est cher qu’on ne peut comprendre le Vietnam sans comprendre son histoire.
C’est notamment grâce aux cours magistraux du Professeur Huu Ngoc que nous avons pu comprendre l’existence du Vietnam et le fruit des sacrifices innombrables afin de maintenir intactes ses racines. L’amour des Vietnamiens pour leur nation et leur culture est tel que ni la Chine, ni la France, ni même les États-Unis n’ont pu imposer la leur. Avec le temps, ce sont plutôt ces pays qui se sont adaptés à la culture vietnamienne... C’est toujours avec grande fierté que j’ai voulu partager mon admiration pour le Vietnam avec mes étudiants.
La découverte du Vietnam et de sa culture est enrichissante pour nous permettre une ouverture vers autrui mais également vers de nouveaux horizons. C’est ainsi que l’apprentissage de l’histoire et de la culture vietnamienne depuis la «souche» du banian, arbre sacré du Vietnam, constitue l’un des cours les plus passionnants du Professeur Huu Ngoc pour mes étudiants.
Selon eux, l’éveil à l’histoire et à la culture du Vietnam est un point essentiel dans la compréhension de son peuple, car comme le dit mieux que moi Nguyên Van Hanh, +nous sommes éphémères tel l’éclair, comme les arbres, au printemps dix mille s’épanouissent, l’automne venu, tous se dessèchent. N’éprouvez aucune crainte, laisser la vie disposer des moments de prospérité ou de déclin car ces instants sont aussi brefs, aussi fragiles comme la goutte de rosée sur la pointe d’une feuille d’herbe+.


Huu Ngoc/CVN

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