Trân Tuân An, un virtuose de la guitare aux États-Unis

Trân Tuân An est lauréat de nombreux concours de guitare organisés à l’étranger. Avec son premier album Nguoi oi, nguoi o dung vê, il désire présenter au monde la musique folklorique vietnamienne à l’aide de son fidèle instrument.

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L’artiste Trân Tuân An avec sa fidèle guitare.
NVCC/CVN

L’artiste Trân Tuân An, 28 ans, multiple les concerts depuis quelques années. Il séduit de nombreux programmateurs et est considéré comme un virtuose de la guitare vietnamienne par l’organisation américaine Austin Classical Guitar.

"J’ai commencé la musique à l’âge de 8 ans. Mon premier instrument, c’était le piano, mais très vite la guitare m’a attiré vers elle", se souvient-il.

En 2002, Tuân An délaisse définitivement le piano pour se consacrer à l’instrument à six cordes. Il s’inscrit à l’Académie de musique du Vietnam. Après deux ans d’intenses entraînements, il remporte le premier prix du concours "Jeunes talents de la guitare vietnamienne".

À 15 ans, Tuân An quitte Hanoï pour les États-Unis, afin d’y suivre ses études. Il y reçoit ensuite des bourses pour poursuivre son parcours en master et en doctorat, respectivement dans les Universités de Yale et de Northwestern.

Un nouveau voyage vers la composition

Après avoir remporté beaucoup de prix lors de concours internationaux de guitare comme ceux de Hamilton (Canada) ou de Berlin (Allemand), participé à des compétitions et festivals organisés par l’Association américaine des guitaristes et l’Université américaine de Rhode Island, Tuân An est devenu célèbre dans le monde des guitaristes. Il est ainsi souvent invité à se produire dans de grandes salles en Amérique du Nord et en Asie.

Trân Tuân An est lauréat de plusieurs concours de guitare organisés à l’étranger.
Photo : NVCC/CVN

L’artiste se lance aussi en solo et s’aventure sur le chemin de la composition. À travers son instrument, il l’exprime son grand amour pour la musique folklorique, et la culture vietnamienne en général.

Son premier album Nguoi oi, nguoi o dung vê (littéralement : Reste, ma bien-aimée) sorti en avril dernier fut bien reçu par le public. "Lors de mes tournées aux États-Unis et au Canada, la réaction du public était très positive. Cela m’a motivé. Je voudrais faire rayonner la musique folklorique du Vietnam à travers le monde entier", confie Tuân An.

Il ne soucie guère de sortir un premier album consacré à la musique traditionnelle à une époque où sa génération et celles des plus jeunes sont plus séduites par la musique contemporaine. "Je ne prends pas beaucoup en compte le facteur risque. Être musicien, c’est déjà une prise de risque. J’adore ce que je fais et je suis passionné. Je pense qu’en tant qu’artistes, nous devons avant tout exprimer nos opinions et faire ce que nous aimons. C’est comme ça que nous avons de la diversité dans la musique. Puis, c’est le seul moyen de créer des liens et d’atteindre le type de public qui écoutera votre art. J’ai grandi avec des chansons traditionnelles vietnamiennes et je pense que je devrais les valoriser, en les mettant plus en valeur", poursuit-il.

Vivre aux États-Unis n’est toutefois pas toujours facile pour Tuân An mais il assure que ces difficultés ne sont pas dues au fait qu’il vient d’Asie. "En fait, se lancer dans une carrière artistique est difficile quoi qu’il arrive, que vous venez d’Amérique, d’Europe ou d’Asie. Vous aurez les mêmes problèmes", indique-t-il. En réalité, il s’estime même favorisé par ses origines vietnamiennes parce qu’il peut jouer des œuvres traditionnelles que peu d’artistes étrangers connaissent. "Ce sont des opus inspirés du pays. Habituellement, lorsque je suis sur scène, je joue des œuvres de mon pays. Après les spectacles, beaucoup de gens viennent me voir et me disent qu’ils aiment bien ces compositions musicales qui leur permettent de mieux comprendre la vie au Vietnam. C’est une expérience très spéciale pour eux", raconte-t-il.

Faire rayonner la musique vietnamienne

À travers son instrument, Tuân An exprime son grand amour pour la musique folklorique et la culture vietnamienne en général.
Photo : NVCC/CVN

Lors des concours internationaux de guitare, Tuân An joue souvent des œuvres vietnamiennes. Il peut exécuter des morceaux de musique européenne ou américaine, mais il choisit de jouer de la musique de son pays parce qu’il veut faire part de ses origines et son parcours. Par exemple, une fois, dans une compétition internationale, il a interprété Les montagnes et forêts des hauts plateaux du Centre du musicien Dang Ngoc Long, très particulière puisqu’elle représente la musique des hauts plateaux et comprend dans ses lignes mélodiques des chants d’oiseaux, le son du vent, des gongs, etc.

La musique est une langue parlée partout dans le monde et qui peut être comprise dans toutes les cultures. Ainsi, Tuân An entend continuer de jouer tout en promouvant sa culture. Il cuisine aussi des plats vietnamiens presque tous les jours. Sa femme, une Américaine, aime la gastronomie vietnamienne, alors ils préparent ensemble les repas et il lui présente différents types de cuisine vietnamienne. "S’il y a des plats que je ne sais pas apprêter, je téléphone à ma mère, qui va me donner ses recettes", confie Tuân An.

"Ma femme aime beaucoup le café vietnamien. Elle et moi, nous célébrons souvent les fêtes vietnamiennes, telles que le Têt traditionnel et la Fête de la mi-automne. C’est très sympa. Même si je vis loin de mon pays natal, je me sens chez moi la plupart du temps", conclut-il.

Phuong Nga/CVN

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