Traité de libre-échange Asie-Pacifique, un accord à "haute valeur ajoutée"

L’ASEAN coopère étroitement avec ses partenaires pour accélérer la conclusion des négociations du Partenariat économique intégral régional en vue de la signature de l’accord de libre-échange sur la zone Asie-Pacifique, prévue en novembre 2020.

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Les négociations du Partenariat économique intégral régional (RCEP, selon son acronyme en anglais) ont commencé en 2013 et la signature était prévue avant 2015, mais le délai a été reporté plusieurs fois. Ce projet vise à créer une vaste zone de libre-échange entre les membres de l’ASEAN, la Chine, le Japon, la République de Corée, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L’Inde a décidé, en novembre 2019, de ne pas le rejoindre.

D’après le ministre vietnamien de l’Industrie et du Commerce, Trân Tuân Anh, les ministres de l’ASEAN ont discuté de la manière pour les pays du bloc de promouvoir l’achèvement des négociations pour la signature du RCEP fin 2020. “Actuellement, parmi les pays parties du RCEP, seule l’Inde ne parvient pas à un accord sur l’ouverture du marché avec les pays partenaires. Ce pays a des problématiques internes qui nécessitent des négociations plus poussées. Lors de cette conférence, les ministres ont également proposé certaines mesures pour résoudre cette situation”, déclare le ministre vietnamien.

L’ASEAN souligne l’importance du renforcement du commerce et de l’investissement intra-régional pour une organisation cohésive et réactive.
Photo : VNA/CVN

Le RCEP est toujours en bonne voie pour une signature à la fin de l’année, selon le ministre singapourien du Commerce et de l’Industrie, Chan Chun Sing. D’après lui, toutes les parties participant aux négociations conviennent qu’il est important de signer le RCEP cette année pour renforcer la confiance de l’économie mondiale et de l’économie régionale, en particulier en cette conjoncture difficile de la pandémie. Chan Chun Sing indique que des réunions virtuelles intensives sont en cours, ajoutant qu’aucun retard significatif n’est prévu dans le processus de signature de l’accord. Il déclare également que les développements de la situation épidémique doivent être pris en compte pour voir si la signature peut se dérouler lors d’une réunion ou d’une manière différente. Le ministre singapourien indique par ailleurs qu’une invitation a été adressée à l’Inde de rejoindre les négociations dans le mois à venir. Même si ce pays n’est pas en mesure de rentrer dans les discussions, les plans continueront pour la préparation de la signature de l’accord à la fin de l’année.

De nouvelles opportunités

“Faire avancer le RCEP est la priorité de la présidence vietnamienne de l’ASEAN en 2020. L’achèvement des négociations marquera une étape très importante dans le processus d’intégration économique internationale du Vietnam, et de tous les pays participants en général”, souligne le ministre Trân Tuân Anh. Il s’est réjoui de constater que tous les pays ont fini la plupart des négociations et convenu de procéder prochainement à une révision juridique des termes de l’accord pour mettre en œuvre les procédures de signature fin 2020. L’achèvement des négociations offrira aux entreprises vietnamiennes davantage d’occasions de stimuler leurs exportations, de participer aux nouvelles chaînes de valeur de la région et d’accroître l’attraction des investissements étrangers. Trân Tuân Anh déclare que les négociations commerciales du RCEP peuvent être considérées comme les plus compliquées.

Juste avant le début des négociations, tous les pays partagent le même objectif de parvenir à un accord de libre-échange global et de grande qualité, qui profiterait à toutes les parties. Dans le processus de négociations, les parties ont toujours dû trouver des solutions aux problèmes tout en harmonisant les intérêts de chacun.

En tant que membre de l’ASEAN, le Vietnam a travaillé en étroite collaboration avec les pays du bloc pour maintenir le rôle moteur de l’ASEAN, en favorisant les négociations et en optimisant la protection des intérêts des pays membres, notamment du Vietnam. Dans le but de parvenir à un accord de haute qualité et équilibré, le pays a pris une part active aux discussions et a proposé des solutions flexibles dans de nombreux domaines, tout en veillant aux intérêts nationaux. Cependant, le contexte économique mondial et régional fait face à de nombreux défis et risques, non seulement à cause des tensions commerciales mais également de l’instabilité politique et d’une croissance fragile.

Investissement et commerce intra-régionaux

Dans ce contexte, pour assumer avec succès cette présidence de l’ASEAN sur le pilier économi-que, le Vietnam doit disposer d’orientations appropriées afin de tirer le meilleur parti possible de conditions internationales favorables et, en même temps, surmonter difficultés et défis. “Les transformations sans précédent du contexte économique mondial et les progrès technologiques représentent de grandes potentialités pour la paix, le développement durable et l’intégration écono-mique”, estime Vu Hô, chef du Département de l’ASEAN du ministère vietnamien des Affaires étrangères.

En plus de cinq décennies de développement, l’ASEAN a atteint de nombreuses réalisations économiques, mais il est clair que le potentiel de l’économie et des inves-tissements intra-aséaniens reste énorme, a-t-il indiqué. L’ASEAN réaffirme son engagement en faveur des investissements au sein du bloc régional. Les pays membres se sont fixés pour objectif de doubler les investissements intra-régionaux jusqu’en 2025, afin de mieux s’adapter à la quatrième révolution industrielle. Le commerce intra-régional a atteint 200 milliards de dollars en 2019.

“Dans le contexte de protec-tionnisme croissant, l’ASEAN doit renforcer son unité et maintenir sa cohésion pour relever tous les défis”, recommande le vice-ministre de l’Industrie et du Commerce, Trân Quôc Khánh. “Les entreprises veulent toutes de la transparence dans le processus d’investissement intra-régional, aussi les pays doivent-ils identifier et régler ensemble les problèmes et obstacles”, précise-t-il. Le RCEP sera un accord commercial à “haute valeur ajoutée” ou une “Organisation mondiale du commerce” (OMC) qui couvre divers secteurs pour le transfert commercial, l’investissement, la coopération technologique, la propriété intellectuelle, la compétitivité, le commerce électronique et la solution de différends.

Thê Linh/CVN

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