Tout savoir sur les fêtes et les rites au Vietnam

Les Vietnamiens ont de nombreuses fêtes traditionnelles chaque année, à partir de la fête du Nouvel An lunaire (Têt Nguyên Dan), le 1er jour du 1er mois lunaire.

>>Le Nouvel An lunaire et ses coutumes traditionnelles

>>Activités culturelles en l’honneur du Têt

Feux d’artifice tirés lors du Réveillon à l’occasion du Têt Nguyên Dan
Photo : Thanh Liêm/VNA/CVN

Têt Nguyên Dan

Pour la plupart des Vietnamiens, le Têt Nguyen Dan, le Nouvel An lunaire, est la plus grande, la plus sacrée et la plus attrayante de toutes les fêtes. Le Têt se déroule à la charnière entre deux années lunaires. Il marque la fin d’un cycle de la nature. C’est à la fois la fin de l’hiver et le début du printemps - la saison du renouveau universel, animal et végétal.

Les rites des 1er et 15e jours de chaque mois lunaire

D’après les sutras bouddhiques, les 1er et 15e jours de chaque mois lunaire sont les journées de Bouddha, et le culte lui est rendu sur les autels, ainsi que sur l’autel des ancêtres. On fait brûler de l’encens et l’on présente des plateaux de fruits et autres offrandes. Même si les célébrations de la nouvelle année lunaire sont terminées, l’atmosphère de fête du Têt subsiste.

Le temps est doux malgré un crachin occasionnel, les temples et les pagodes sont envahis de personnes âgées disant leurs prières, de jeunes gens demandant le bonheur en amour et la chance en affaires, des parents demandant santé et prospérité pour leurs enfants…

Les fruits et les mets délicats offerts à Bouddha sont ramenés à la maison pour être distribués à tous les membres de la famille comme des cadeaux des dieux.

Selon l’astrologie traditionnelle, le destin de chaque personne est influencé par une étoile en particulier. Le 15e jour de chaque mois, on rend le culte à sa bonne étoile devant un autel à trois étages. Sur l’étage supérieur, on dépose les offrandes de nourriture et d’encens pour les Cieux et pour Bouddha. Sur l’étage intermédiaire, ce sont les offrandes pour l’étoile tutélaire. Sur l’étage inférieur, on dépose différentes sortes de nourriture, dont du gruau de riz pour les "mes errantes".

L’origine du caractère sacré de cette date particulière n’est pas très claire. L’une des explications serait qu’à l’occasion de la première pleine lune de l’année, l’empereur de Chine avait l’habitude d’offrir un prodigieux banquet aux plus importants lettrés du pays, qui composaient alors des poèmes à la gloire du monarque, et louaient les beautés de la nature. Et pour les hommes de lettres, la lune est au firmament de sa beauté au cours de cette nuit-là.

Pourtant, quelle que soit l’origine de cette tradition, une chose est sûre, ces jours-là, le cœur de tout un chacun se tourne vers une vision de paix et de bonheur.

Têt Khai Ha

Khai Ha est organisé le 7e jour du 1er mois lunaire. Le propriétaire offre de l’argent et des habits en papier votif à ses ancêtres, et leur dit au revoir. Le piquet de bambou, cay neu, est abaissé et la nouvelle année est accueillie. Selon les croyances populaires, si le temps est doux et le soleil brille pour Khai Ha, l’homme sera en bonne santé et chanceux tout au long de l’année.

Têt Thuong Nguyên (Têt Nguyên tiêu)

Têt Nguyên tiêu se déroule le 15e jour du 1er mois lunaire,  la première pleine lune de l’année. Cette fête est généralement organisée aux pagodes, parce que le jour-là est l’anniversaire de la naissance de Bouddha. Les temples et les pagodes sont envahis de personnes âgées qui font brûler de l’encens et l’on présente des plateaux de fruits et autres offrandes.

Têt Thanh Minh

On profite de la fête du Thanh Minh pour désherber et entretenir les tombes de leurs ancêtres et parents.
Photo : VTC/CVN

On parle généralement de calendrier lunaire pour décrire le calendrier vietnamien et chinois, mais il s’agit en réalité d’une combinaison des calendriers lunaire et solaire. Les jours et les mois sont basés sur les phases de la lune ; la pleine lune tombant au milieu de chaque mois. Mais, le calendrier est également divisé en 24 périodes climatiques qui s’appuient sur les mouvements visibles du soleil dans le zodiaque. Thanh Minh est le nom d’une de ces périodes. La plupart des années, cette période débute au 3e mois du calendrier lunaire vietnamien.

Littéralement, Thanh Minh signifie clair et lumineux. Le temps est alors propice à la visite des tombes et les premiers jours de cette période sont appelés Têt Thanh Minh. À l’époque féodale, les rites de Thanh Minh comptaient parmi les plus importantes cérémonies de la cour royale et elles étaient présidées par le roi lui-même. Dans le livre  Kham Dinh Dai Ban Hoi Dien Su Lê (livre des rites royaux, il était noté que, chaque année, au début de la période Thanh Minh, le souverain venait au temple royal pour conduire la cérémonie dédiée à ses ancêtres.

Le ministère des Rites était responsable de tous les arrangements. Dans les villages ruraux, les familles de paysans ne respectaient pas strictement le calendrier et, par convention, les trois premiers jours du troisième mois devinrent le temps de ce festival annuel.

Par le passé, les tombes étaient dispersées dans les rizières ou sur les basses collines. Les gens profitaient alors de la fête du Thanh Minh pour désherber et entretenir les tombes de leurs ancêtres et parents. Une cérémonie était organisée dans le temple familial ou dans la maison funéraire du chef du clan pour rendre hommage aux ancêtres.

C’était également l’occasion de se réunir pour les membres du clan et de renforcer leurs liens. Au cours des dernières années, la plupart des tombes ont été déplacées dans des cimetières officiels, et nombre d’entre eux sont pavés de briques ou de béton. Il n’y a donc plus vraiment besoin de faire d’efforts d’entretien pour les tombes, mais les gens visitent toujours celles de leurs ancêtres pour faire brûler de l’encens, non seulement pendant Thanh Minh, mais également pour le Nouvel An lunaire. La visite des tombes et le culte des ancêtres est l’une des caractéristiques de la vie spirituelle des gens de ce pays.

Têt Doan Ngo

Survenant le 5e jour du 5e mois lunaire, le Têt Doan Ngo est une journée de purge. C’est une fête qui vient en milieu d’année pour améliorer la prévention des maux et des maladies et honorer la mémoire des ancêtres.

Têt Trung Nguyên

Aussi appelée la "Journée des âmes errantes" cette fête a lieu le 15e jour du 7e mois lunaire. Ce jour-là, les gens se rendent toujours à la pagode pour faire de généreuses offrandes aux âmes errantes.

Têt Trung Thu (Fête de la mi-automne)

La fête du mi-automne est célébrée le quinzième jour du huitième mois lunaire. Même si cette célébration est dédiée aux enfants, les adultes participent aussi aux festivités.

Les enfants chantent, dansent et font une parade de lanternes ayant la forme de lune, d’étoile ou d’animal.

Les activités ont lieu pendant la journée. Les enfants mangent des fruits et des gâteaux qui ont été préparés tout spécialement pour eux.

Têt Trùng Cuu

Cette fête des doubles neufs (le 9e jour du 9e mois lunaire) est originaire de Chine. À cette occasion, les érudits confucéens avaient coutume d’aller marcher sur la montagne en buvant de la liqueur de chrysanthème. De nos jours, peu de communes célèbrent encore cette fête, qui a tendance à se perdre.

Têt Trung Thâp

Lors du 23e jour du 12e mois lunaire, les Vietnamiens relâchent des carpes dans un étang ou dans la rivière.
Photo : Thu Hà/CVN

Les Vietnamiens ont l’habitude de prendre congé de Ông Công (le Génie de la terre) et de Ông Tao (le Dieu de la cuisine) le 23e jour du 12e mois lunaire. Ils s’envolent tous les deux vers les Cieux pour aller faire leur rapport à Ngoc Hoang (l’Empereur de Jade) sur la vie du propriétaire de la maison où ils habitent, et demander chance, prospérité et bonheur. La veille du Nouvel An lunaire, ils reviennent tous deux sur terre pour reprendre leurs fonctions, qui consiste à surveiller la cuisine de la maison.

Ce culte rendu à Ông Công et Ông Tao proviendrait d’une vieille légende. Un couple était tellement pauvre qu’ils durent aller très loin pour gagner leur vie. Et ils se perdirent. Après avoir longtemps cherché en vain à retrouver son époux, la femme finit par se remarier. Un jour, son vieux mari vint par hasard frapper à sa porte pour mendier de la nourriture. Le vieux couple se reconnut. Triste et gênée de son infidélité à son mari, la femme sauta dans le feu et mourut dans les flammes. Son mari, de douleur, la suivit dans les flammes, de même que le nouvel époux. Touché par cet amour profond, l’Empereur de Jade permit aux trois personnages de vivre ensemble comme le Dieu de la cuisine.

Le jour de la fête de Ông Công et Ông Tao, les gens préparent généralement du riz collant à la vapeur avec du sucre, des gâteaux en forme de cônes tronqués en riz collant, et de l’encens et des fleurs pour la cérémonie d’offrande. Ils préparent également une bassine d’eau dans laquelle ils mettent une grosse carpe vivante, ou encore trois petites. Après la cérémonie, les carpes sont relâchées dans un étang ou dans la rivière. Cette coutume a deux significations. D’abord, suivant la croyance populaire, la carpe nage bien et elle pourra passer Vu Môn (la Porte des Cieux) pour se transformer en dragon. Ainsi, Ông Công et Ông Tao pourront monter au ciel sur une carpe, puis un dragon. Deuxièmement, cette coutume réfère à l’habitude de lâcher des animaux, comme des oiseaux dans les airs et des bêtes dans la forêt, ce qui est considérée comme une action généreuse qui apporte le bonheur.

Ce culte rendu au Génie de la terre et au Dieu de la cuisine a une valeur humanitaire, qui reflète le bonheur familial. Le feu dans la cuisine ne manifeste pas seulement l’union chaleureuse de la famille, mais aussi une bonne récolte et un développement agricole prospère.

ANTV/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top