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Les corbeilles de cadeaux pour le Têt contiennent essentiellement des produits importés. |
Photo : Dang Huê/CVN |
Le Têt traditionnel arrive. C’est une occasion pour toute la famille de se réunir et de formuler ses vœux pour la nouvelle année. Généralement, pendant cette fête, où qu’ils soient, les Vietnamiens retournent auprès de leurs proches. Ils se réunissent autour d’un somptueux repas traditionnel préparé par leurs soins.
Des offrandes venues d’ailleurs
Pourtant, parallèlement au processus d’intégration internationale, les traits culturels traditionnels du Têt sont de plus en plus influencés par les cultures étrangères.
Dans les corbeilles de cadeaux pour le Têt, vendues dans les supermarchés et marchés traditionnels dans l’ensemble du pays, les marchandises vietnamiennes ne représentent plus que 50% des offrandes. Particulièrement, ces corbeilles ne contiennent plus de confiseries traditionnelles, exposées sur l’autel des ancêtres dans chaque famille vietnamienne lors du Nouvel An lunaire. Même pour les offrandes présentées dans les pagodes et les temples, fruits, confiseries ou alcool importés ne manquent pas.
Les repas pendant le Têt sont divers et variés. En plus des plats traditionnels incontournables comme le giò lua (pâté de viande de porc pilé et bouilli), le hành muôi (oignons salés fermentés), le bánh chung (gâteau carré de riz gluant farci à la dolique et à la poitrine de porc cuit dans l’eau), le nem (rouleaux de printemps), le canh mang (potage aux jeunes pousses de bambou), il y a désormais d’autres plats d’origines étrangères comme jambon ou saucisson...
Des coutumes qui évoluent
Depuis une décennie, l’offre de calligraphies, une tradition vietnamienne ayant lieu aux premiers jours du Nouvel An lunaire, a retrouvé de la vigueur pour redevenir l’une des activités principales des fêtes du printemps. Cette coutume revêt une signification culturelle particulière et témoigne du respect des Vietnamiens pour l’instruction et la connaissance. Les idéogrammes retranscrivent les vœux de chance, de fortune et de longévité pour la nouvelle année et sont placés avec la plus grande attention dans la maison.
Cependant, cette tradition est aujourd’hui commercialisée. En effet, pour se procurer ces calligraphies, il est nécessaire de payer. De plus, on compte actuellement de jeunes lettrés calligraphes à la différence de la représentation que l’on se fait des vieux lettrés dans le poème Le vieux lettré calligraphe de l’auteur Vu Dinh Liên :
"Chaque année s’ouvre la fleur du pêcher
On retrouve le vieux lettré
Encre de Chine, papier pourpre étalés
Sur un trottoir parmi tant de passants..."
La tradition de cueillette de bourgeons du Jour de l’An pour s’attirer la chance a été modernisée. Depuis plusieurs années, les cimes ou branches d’arbre ne sont plus détachées lors du Réveillon. En revanche, dans les pagodes ou les lieux publics dans lesquels se déroulent les fêtes en l’honneur du printemps, on offre des bourgeons aux visiteurs.
Préserver les traditions du Têt
Dans les grandes villes, on a tendance à profiter des congés du Têt pour voyager. |
Photo : Quôc Khánh/VNA/CVN |
Pour les jeunes vivant dans les grandes villes comme Hanoï et Hô Chi Minh-Ville, à la place de la réunion ou du repas traditionnel à la maison, le Réveillon est l’occasion de sortir, d’admirer les feux d’artifice ou de s’amuser dans les lieux publics.
Comme d’habitude, le Têt traditionnel donne lieu aux retrouvailles entre les proches, les amis, à qui l’on présente les meilleurs vœux pour la nouvelle année. De plus en plus d’habitants dans les grandes villes ont aussi tendance à profiter de ces congés pour voyager. Une saison donc prospère pour les agences de voyages et les compagnies aériennes.
Le Têt est aussi l’occasion pour les Vietnamiens de présenter leurs traditions aux étrangers. La mise en place de circuits touristiques pour les touristes comprenant la visite de marchés aux fleurs, la présentation des us et coutumes d’accueil du printemps des minorités ethniques du pays et de beaucoup d’autres choses sont indispensables.
Certains estiment qu’il faudrait regrouper le Têt Tây (Jour de l’An occidental) et le Têt Nguyên Đán (Jour de l’An lunaire) en une seule fête comme dans certains pays asiatiques. D’après eux, les congés, d’une semaine ou plus, pendant le Têt traditionnel, sont à contre-courant de la dynamique de la mondialisation, qui impose un rythme de production soutenu.
Pourtant, beaucoup pensent qu’on ne peut pas supprimer le Têt traditionnel. Car, il s’agit d’une période que tous les Vietnamiens consacrent à leurs ancêtres, leurs parents et leur famille. La plupart souhaitent que cette fête persiste mais sous une nouvelle forme plus en adéquation avec ce qui se fait dans le reste du monde, tout en préservant les traits particuliers du peuple vietnamien. Modernité et mondialisation obligent, le Têt doit satisfaire à de nouvelles exigences.
Mais préserver et valoriser les traditions du Têt relèvent de la responsabilité de chaque Vietnamien. Que l’on vive dans le pays ou à l’étranger, cela permettra à chacun de retrouver ses racines.