La province de Thua Thiên-Huê mettra en oeuvre cette idée dès le festival de Huê 2012. Il s'agira d'une nouveauté pour ce festival bisannuel, où la pluie est généralement redoutée.
Selon le comité d'organisation du festival, la province va exploiter la pluie pour qu'elle ne joue plus les trouble-fête mais soit un haute désirable. Cela se traduira par des activités telles que : marionnettes sur l'eau, déclamations de poèmes, peinture, défilés de mode, balades en cyclo... sous la pluie !
220 jours de pluie par an
Avec 2.700 à 4.000 mm de précipitations par an, la ville de Huê est l'une des localités les plus arrosées du pays. Le nombre de journées de pluie y est également le plus élevé, avec un maximum de 220...
Dans l'architecture royale de Huê, les ponts couverts témoignent d'une adaptation locale aux précipitations. Les pluies accompagnées de vents frais n'incitant guère aux balades en plein air, les Huéens ont développé un mode de vie tourné vers le cocon familial. Selon le chercheur culturel huéen Hô Tân Phan, "cela se remarque à travers la variété de bouilloires, de tasses, de plateaux et d'autres ustensiles ménagers".
Les pluies de Huê ont inspiré poètes, musiciens et peintres, comme en témoignent les œuvres de Tô Huu (un grand poète du XXe siècle) par exemple. Selon le peintre Vo Xuân Huy, enseignant à l'École supérieure des arts de Huê, ses tableaux reflètent une influence inconsciente de la pluie. "Cela concerne aussi d'autres artistes originaires de Huê. La pluie catalyse la création artistique. S'il n'y avait plus de pluie, Huê ne serait plus Huê", précise le peintre.
La pluie peut être aussi salutaire pour le tourisme. L'important, c'est de s'adapter et de profiter de ses côtés positifs. Les amoureux de l'ancienne cité impériale de Huê souhaitent que la pluie devienne une spécialité touristique locale, pour que les voyageurs puissent contempler le ciel sereinement sans redouter la prochaine averse voire, au contraire, en l'attendant avec impatience.
Diêu An/CVN