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Le Britannique Simon Yates, leader du Giro, remporte la 15e étape, le 20 mai à Sappada. |
Au pied des murailles des Dolomites, Yates a enlevé son troisième succès depuis le départ en même temps que son compatriote Chris Froome retrouvait sa trajectoire habituelle dans le Giro. Pour le quadruple vainqueur du Tour de France, le Monte Zoncolan, où il a gagné samedi à la surprise générale, pourrait n'être qu'une parenthèse.
Le jour de son 33e anniversaire, Froome a été distancé par ses rivaux dans la quatrième et dernière ascension, un col de deuxième catégorie. Il a cédé plus d'une minute et demie à Yates et a reculé de la 5e à la 7e place du classement, à près de 5 minutes de son jeune compatriote de 25 ans.
Yates a démarré par deux fois dans l'ultime ascension répertoriée, le Costalissoio, à 17 kilomètres de l'arrivée: "J'ai vu un petit écart et j'ai attaqué un peu à l'instinct. J'ai tout donné la deuxième fois". Au sommet, le porteur du maillot rose a basculé avec une vingtaine de secondes d'avance sur ses adversaires qui ont ensuite laissé l'écart grandir jusqu'à une cinquantaine de secondes faute d'une poursuite organisée.
Une mésentente mortifère
Le Néerlandais Tom Dumoulin a demandé en vain une franche collaboration. Le Français Thibaut Pinot s'est retrouvé empêtré dans un jeu de concurrence avec le grimpeur italien Domenico Pozzovivo et surtout entre l'Équatorien, Richard Carapaz, et le Colombien, Miguel Angel Lopez, tous deux en lutte pour le maillot blanc de meilleur jeune. Avec, pour conséquence, une mésentente mortifère.
Le Néerlandais Tom Dumoulin lors de la 15e étape du Giro entre Tolmezzo et Sappada, le 20 mai. |
Dumoulin, apparemment dans un jour moyen, a été légèrement distancé dans la dernière montée vers la station de Sappada. Il est parvenu à revenir dans ce groupe pour prendre la troisième place de l'étape et grignoter une bonification aux dépens de Pozzovivo et Pinot. Mais le vainqueur sortant du Giro a lâché encore du temps à Yates, qui compte désormais 2 min 11 sec d'avance sur lui.
Sera-ce suffisant pour le contre-la-montre de 34 kilomètres programmé mardi ? "Je ne sais pas, vraiment pas", a répondu Yates. "Je suis content de l'écart que j'ai pu creuser mais il pourrait disparaître dans le chrono. C'est loin d'être terminé". Pour Fabio Aru, en revanche, le passif est définitif. Le champion d'Italie, déjà en difficulté la veille dans le Zoncolan, s'est relevé avant les trente derniers kilomètres au point que son abandon a été envisagé selon les médias italiens. Le vainqueur de la Vuelta 2015 a franchi la ligne à plus de 20 minutes.
"Je n'ai pas d'explication", avait répété à plusieurs reprises Aru au sommet du Zoncolan. Le Sarde, présent à deux reprises sur le podium du Giro (3e en 2014, 2e en 2015), n'est plus concerné par le match que Yates aborde en position de force. Le Britannique a enlevé son troisième succès après le Gran Sasso (9e étape) et Osimo (11e étape). Il est bien l'homme fort de ce Giro en montagne.