>> Tour de France : Houle deuxième vainqueur canadien, statu quo entre Vingegaard et Pogacar
Jonas Vingegaard (droite) et Tadej Pogacar le 24 juillet sur le podium final du Tour de France à Paris. Les deux hommes ne se sont plus croisés en course depuis la victoire du Danois dans la Grande boucle. |
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Il aura donc fallu patienter jusqu'à la dernière sortie de l'année pour voir les deux champions qui ont illuminé le mois de juillet reprendre le fil de leur rivalité.
L'écrin de leurs retrouvailles est à la hauteur de l'attente : cinquième et ultime Monument du calendrier cycliste, "la classique des feuilles mortes", née en 1905, clôt généralement en beauté la saison entre les monts lombards et le lac de Côme.
C'est encore plus vrai cette année avec, outre le duel entre les deux premiers du dernier Tour de France, le jubilé de deux géants, Alejandro Valverde et Vincenzo Nibali, qui disputeront, à respectivement 42 et 37 ans, la dernière course de leur auguste carrière.
De l'émotion, il y en aura beaucoup samedi 8 octobre sur "Il Lombardia", d'autant que les deux vétérans sont toujours dans le coup et annoncent viser la victoire sur un parcours sélectif de 253 km entre Bergame et Côme, avec notamment le redoutable Civiglio (4,2 km à 9,7% de moyenne) et la double ascension de San Fermo della Battaglia (2,8 km à 6,6%) dans le final.
Cela promet une course palpitante, agressive, surtout que Pogacar, vainqueur l'an dernier sur le parcours inverse reliant Côme à Bergame, a clairement déposé sa candidature pour un doublé. "Le parcours est très dur, presque comme une étape de montagne du Tour de France", a souligné vendredi 7 octobre le Slovène. Ce qui n'est pas forcément pour lui déplaire, lui qui est en forme comme l'atteste sa victoire mardi aux Trois Vallées Varésines, précédée d'une deuxième place au Tour d'Emilie.
Alors l'heure de la revanche a-t-elle sonné ? "Peut-être", a-t-il lancé dans un sourire, après avoir croisé son rival la veille lors de la reconnaissance du parcours. "On verra demain. Je suis très motivé et je me sens bien", a ajouté le Slovène qui cite également l'Espagnol Enric Mas parmi les favoris.
"Explosion mentale"
Vingegaard aussi a fait du Tour de Lombardie "l'un des principaux objectifs de la saison". Contrairement à son rival slovène, au palmarès déjà bien étoffé (deux Tours de France, deux Monuments), le Danois présente pour l'instant un tableau de chasse assez maigre avec la Grande Boucle comme principal actif et une 14e place au Tour de Lombardie 2021 comme meilleur résultat sur un Monument.
Vincenzo Nibali (gauche) et Alejandro Valverde le 18 mai 2016 sur les routes du Giro d'Italia. L'Italien et l'Espagnol vont refermer samedi 8 septembre en Lombardie leurs immenses carrières. |
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Depuis son succès sur le Tour, fêté au Danemark comme une victoire à la Coupe du monde de foot, l'ancien poissonnier, exténué, a disparu de la circulation, zappant même le Tour du Danemark et les Championnats du monde, ce qui n'a pas plu à tout le monde au royaume.
"Quand vous remportez le Tour de France, c'est une sorte d'explosion mentale qui vous arrive. C'est très difficile de parler aux médias et aux fans tous les jours", a expliqué le discret coureur de la Jumbo-Visma en août à la télévision danoise. Il n'a fait son retour que tout fin septembre au Tour de Croatie où il s'est adjugé deux étapes.
Pogacar a, lui, continué à faire feu de tout bois, remportant début septembre le Grand Prix de Montréal avant de doubler chrono (6e) et course en ligne (19e) aux Mondiaux en Australie, et d'enchaîner sur la campagne italienne.
Sa victoire mardi 5 octobre est déjà la 45e de sa carrière et la 15e de la saison, soit le même total que le tout frais champion du monde Remco Evenepoel, principal absent samedi. Le Belge a une bonne excuse : il se marie.
Son équipe Quick-Step va donc miser une nouvelle fois sur Julian Alaphilippe, le prédécesseur d'Evenepoel avec le maillot arc-en-ciel, qui monte en température en cette fin de saison.
Côté français, où David Gaudu et Thibaut Pinot ont déjà mis un terme à leur saison, on compte aussi sur Romain Bardet, dans cette classique taillée pour les grimpeurs.
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