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Le Colombien Nairo Quintana (Movistar), vainqueur de la 18e étape du Tour de France, le 25 juillet à Valloire. |
En difficulté sur le haut du Galibier, Alaphilippe a réussi l'essentiel: il a sauvé sa position en tête du Tour, à trois jours de l'arrivée à Paris. Dans la première des trois journées alpestres, le porteur du maillot jaune a cédé une trentaine de secondes à Bernal. Mais il a fait jeu égal, sur le plan comptable, avec ses autres rivaux. Dans le Galibier, le géant alpestre qui culmine à 2.642 m d'altitude, le Français a tenu bon jusqu'au dernier kilomètre. Il a dû laisser partir ses adversaires directs sur le démarrage du vainqueur sortant, le Britannique Geraint Thomas.
À l'énergie, il a basculé au sommet à 17 secondes du groupe des favoris mené par Thibaut Pinot, dans un jour moyen de son propre aveu. "Il faut savoir passer ces journées-là", a soupiré le Franc-Comtois. Expert es descentes, Alaphilippe a eu tôt fait de gommer son retard dans les lacets rapides descendant vers la Maurienne. Mais sans pouvoir réduire ensuite, sur les faux-plats descendant vers Valloire, le retard de la trentaine de secondes sur Bernal. "J'ai fait une descente de malade, je voulais absolument sauver mon maillot", a expliqué ensuite le maillot jaune. "Je ne me rappelais plus vraiment de tous les virages, j'étais à la limite, j'ai juste débranché le cerveau".
Bernal-Thomas: la tenaille
Seule équipe à disposer de deux coureurs en haut du tableau, la formation de Dave Brailsford a logiquement lancé le moins bien placé en éclaireur. Bernal, au potentiel reconnu en montagne d'autant qu'il a l'habitude d'évoluer en très haute altitude, a su en profiter. À l'inverse de Thomas, qui n'a pu distancer Pinot et ses autres rivaux près du sommet.
Le maillot jaune du Tour de France, Julian Alaphilippe, à l'arrivée de la 18e étape du Tour de France, le 25 juillet à Valloire. |
"+G+ (Thomas) m'a demandé comment je me sentais et m’a dit d’attaquer pour essayer de faire bouger la course. Il a essayé ensuite de venir avec moi mais, quand il a vu que les autres étaient dans sa roue, il est resté avec eux", a expliqué la pépite colombienne. Bernal, qui n'était pas apparu sous son meilleur jour depuis le départ du Tour, a creusé un écart conséquent dans les trois derniers kilomètres, près de 30 secondes sur ses premiers poursuivants. À l'arrivée, il a gagné trois places au classement pour passer devant... Thomas. Mais il se situe encore à 1 min 30 sec du Français.
Désormais installés aux deuxième et troisième places et séparés par un écart des plus minimes (5 secondes!), les deux chefs de file de l'équipe britannique restent en mesure de viser la victoire, dimanche 28 juillet, à Paris. Même si Bernal semble avoir pris l'avantage au vu de son efficacité du jour. Thomas, lui, a assuré: "Je me sentais très bien." À vérifier, vendredi, dans la 19e étape qui s'annonce décisive entre Saint-Jean-de-Maurienne et Tignes. L'Iseran, le plus haut col routier d'Europe à l'altitude de 2.770 m, est atteint au bout d'une ascension de 12,9 km (à 7,5 %). Avant une descente suivie de la montée finale classée en première catégorie.
Quintana reprend vie
En difficulté jusqu'à présent, le Colombien le plus titré de l'histoire - en attendant Bernal? - s'est imposé pour la troisième fois dans une étape du Tour, après ses succès au Semnoz en 2013 et au col du Portet l'an dernier. Vainqueur de deux grands tours (Giro 2014 et Vuelta 2016), il a toujours buté en revanche sur le classement général du Tour (2e en 2013 et 2015, 3e en 2016).
Le Français Romain Bardet, nouveau maillot à pois, à l'issue de la 18e étape, le 25 juillet à Valloire. |
Pour gagner devant Romain Bardet, offensif et récompensé par le maillot à pois du meilleur grimpeur ("un maillot qui me fait envie, qui me redonne le sourire", a dit l'Auvergnat à la peine dans ce Tour), Quintana s'est mêlé à une échappée partie de loin avant de porter l'attaque décisive à 7,5 km du sommet du Galibier. Dans le peloton, son équipe, à la tactique parfois déroutante, a durci l'allure dans l'Izoard, au risque de rapprocher le groupe des favoris.
Le Colombien, qui est repassé au classement (7e) devant son coéquipier espagnol Mikel Landa, a sans doute donné un cadeau d'adieu à sa formation. L'an prochain, il devrait courir pour l'équipe française Arkea-Samsic.
AFP/VNA/CVN