Coup de chaud sur le Tour de France : Bilbao libère l'Espagne, au nom de Gino

Le Tour de France a été rattrapé par une chaleur de lézard mardi 11 juillet sur les routes d'Auvergne où Pello Bilbao a apporté à l'Espagne sa première victoire depuis cinq ans qu'il a dédiée à Gino Mäder, son coéquipier décédé il y a un mois.

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Le cycliste espagnol Pello Bilbao après sa victoire durant la 10e étape du Tour à Issoire, le 11 juillet. Photo : AFP/VNA/CVN

"Je voulais gagner pour Gino, atteindre le plus grands des objectifs pour lui", a souligné le Basque à l'issue de la 10e étape qu'il a remportée à Issoire en réglant au sprint un petit groupe d'échappés, avant de lever le doigt au ciel sur le podium protocolaire.

À 33 ans, Pello Bilbao courait depuis des années après cette première victoire dans le Tour, tout comme l'Espagne qui était bredouille depuis 100 étapes et le succès d'Oscar Fraile à Mende en 2018.

Elle survient l'année où la Grande Boucle partait de son Pays basque natal et arrive un mois après la mort de Gino Mäder, son équipier chez Bahrain, dans une descente de col sur le Tour de Suisse.

"Je voulais faire quelque chose pour lui dans ce Tour. Je voulais le faire dès la première semaine qui était aussi très importante pour moi. Ça n'avait pas marché. J'étais un peu submergé par l'émotion. Mais aujourd'hui j'avais la tête claire. C'est très spécial", a-t-il souligné, la larme à l'œil.

Avant-même le départ, le Basque avait annoncé qu'il verserait tous les jours un euro - le double en cas de victoire - à une association environnementale pour chaque coureur terminant derrière lui, suivant l'exemple de Gino Mäder qui avait pris cette initiative au Tour d'Espagne en 2021.

Coup de chaud pour Gaudu et Bardet

"Je continue son travail. On voulait une victoire pour Gino dans ce Tour et c'est un honneur pour moi de l'avoir fait", a insisté Bilbao.

Les coureurs français Julian Alaphilippe (gauche) et Warren Barguil lors de leur arrivée à Issoire, lors de la 10e étape du Tour de France, le 11 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il était plus que ravi d'ajouter 336 euros à la cagnotte (168 coureurs battus x 2) en faveur d'une association qui achète des terrains déforestés au Pays-Basque pour y replanter des espèces locales.

D'autant que son triomphe lui permet de remonter au cinquième rang du classement général où il ne pointe plus qu'à 4:34 du maillot jaune Jonas Vingegaard. Celui-ci a fini avec tous les favoris dans le peloton, à près de trois minutes du vainqueur au terme d'une étape très agitée.

Avec une température dépassant les 35 degrés, les coureurs ont souffert le martyre au lendemain de la journée de repos sur un parcours très exigeant qui n'a pour autant pas dissuadé le peloton de partir dans tous les sens.

Plusieurs leaders comme David Gaudu et Romain Bardet ont subi un terrible coup de chaud lors d'un début d'étape complètement dingue où la moitié des coureurs ont cherché à partir en échappée, dont... Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard.

En temps normal, une étape comme celle de mardi 11 juillet devrait constituer une simple journée de transition pour les favoris à la victoire finale. Mais 2023 n'est décidément pas une année normale avec ces deux ogres lancés dans une bataille de chiffonniers par tous temps et sur tous les terrains.

"Le repos, c'était il y a longtemps"

Quelques kilomètres après le départ de Vulcania, on a donc retrouvé le Slovène et le Danois dans un petit groupe lancé en chasse-patate derrière la première échappée du jour. Parmi eux, Romain Bardet, sur ses terres.

Le cycliste slovène Tadej Pogacar (1er plan) dans le Col de la Chapelle-Marcousse lors de la 10e étape du Tour de France entre Vulcania et Issoire, le 11 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais le Français allait payer l'addition en explosant complètement dans la première ascension du jour avalé à une allure folle par le peloton, comme s'il avait piétiné un nid de frelons. "On a l'impression que la journée de repos était il y a longtemps", a plaisanté Pogacar, jamais aussi content que lorsqu'une course vire au grand bazar.

Lorsque les choses se sont enfin calmées après cinquante kilomètres chaotiques, une échappée a pu partir et le groupe Gaudu/Bardet revenir sur le peloton.

Devant, une quinzaine de coureurs, dont les Français Julian Alaphilippe et Warren Barguil, ont alors joué la gagne au sein de petits groupes se pourchassant au gré des ascensions.

À 30 km du but, le Letton Krists Neilands s'est lancé dans un raid solitaire courageux, avant d'être rattrapé dans le final par un groupe de quatre coureurs. Dont Bilbao qui s'est imposé devant l'Allemand Georg Zimmermann et l'Australien Ben O'Connor pour décrocher la plus grande victoire de sa carrière.

AFP/VNA/CVN




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