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Total va acquérir auprès de son compatriote un portefeuille d'activités amont dans le GNL, pour une valeur d'entreprise de 1,49 milliard de dollars, ont annoncé mercredi 8 novembre les deux groupes dans des communiqués distincts. Engie précise avoir reçu une "offre ferme et irrévocable de Total".
Ce dernier pourrait lui verser jusqu'à 550 millions de dollars supplémentaires en cas d'amélioration des marchés - actuellement déprimés - ces prochaines années. La finalisation est attendue à la mi 2018.
L'accord porte sur les activités de liquéfaction (notamment la participation dans le gros projet Cameron LNG aux États-Unis), le transport maritime (10 méthaniers), le négoce international de gros de GNL (avec des approvisionnements venant d'Algérie, Nigéria, Russie...) ainsi que des réservations de capacités dans les terminaux de regazéification en Europe.
Engie conserve en revanche ses activités dans l'aval (infrastructures de regazéification et commercialisation de GNL de détail aux clients finaux).
La mue d'Engie se poursuit
Pour l'ex-GDF Suez, c'est une manière de poursuivre sa mue. Engie souhaite en effet se concentrer sur des activités régulées ou celles bénéficiant de contrats de vente à long terme, moins risquées, et se développer dans les énergies renouvelables et les services énergétiques.
Engie a par ailleurs confirmé mercredi 8 novembre ses objectifs pour 2017. Ses résultats se sont repliés sur les neuf premiers mois de l'année du fait de cessions, mais son activité a été soutenue par des mises en service et des hausses tarifaires.
Le groupe veut céder au total pour 15 milliards d'actifs d'ici 2018, représentant 20% de son portefeuille d'activités.
Il finalise sa sortie de l'amont dans le domaine du pétrole et du gaz, après l'annonce en mai de la cession de son activité d'exploration-production d'hydrocarbures au britannique Neptune Energy.
L'opération scellée avec Total permet à Engie d'améliorer "son profil de risque, en réduisant son exposition à l'évolution du prix des commodités", souligne sa directrice générale, Isabelle Kocher.
Cela d'autant plus que les cours du gaz sont actuellement déprimés en raison notamment de l'abondance des gaz de schiste aux États-Unis.
"Perspectives positives"
Total se renforce de son côté un peu plus dans le gaz, une activité jugée stratégique alors que l'utilisation de cet hydrocarbure est moins polluante que celle du pétrole.
Il devient par l'occasion le N°2 mondial du GNL, derrière l'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell, qui est en train de digérer le rachat de BG Group.
Cette transaction "donne l'opportunité à Total d'accélérer le déploiement de sa stratégie intégrée sur la chaîne gazière, sur un marché du GNL offrant une forte croissance, de l'ordre de 5% à 6% par an", a souligné son Pdg Patrick Pouyanné.
Total avait produit 11 millions de tonnes de GNL en 2016 (sur une production mondiale de 250 millions de tonnes). Il atteindra 23 millions en 2020, avec les 2,5 millions de tonnes provenant d'Engie. Son portefeuille de courtage devrait de son côté représenter 28 millions de tonnes par an en 2020.
AFP/VNA/CVN