Rugby
Top 14 : Toulouse - Toulon, le réveil de la force

Les grands clubs ne meurent jamais : après une période de transition marquée par une saison noire sur le plan des résultats, Toulon fait de nouveau peur à l'heure de se rendre dimanche 29 décembre (21h00) à Toulouse, chez le champion de France qui a connu le même trou d'air deux ans plus tôt.

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Le recrue sud-africaine de Toulon Eben Etzebeth (gauche) face à Clermont, le 22 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Un Stadium à guichets fermés (33.000 personnes) pour voir les deux clubs les plus titrés de la décennie - 4 titres chacun, Top 14 et Coupe d'Europe confondus - en découdre afin de conforter leur place dans le haut de tableau (3e et 4e)... L'affiche, grand classique des années 1980, a une tout autre saveur que la saison précédente lorsque le fantôme du RCT, repris au pied levé par Patrice Collazo, avait été balayé 39-0.

Nouveaux cycles

Pour la première fois depuis 2011, le club varois échouait à se qualifier pour la phase finale qui couronna... le Stade Toulousain. Lequel avait connu le même déshonneur deux ans plus tôt, échouant à se qualifier pour la première fois depuis plus de 40 ans.
"On était sur une fin de cycle et il fallait renouveler", explique Collazo. "Il fallait mettre certains joueurs en confiance en leur disant qu'ils avaient toutes les qualités, au-delà du rugby, humaines pour assumer ce rôle-là".
Main dans la main
Si Collazo "commence à récolter les fruits de son travail", selon l'entraîneur toulousain Régis Sonnes, c'est que son diable de président Mourad Boudjellal a compris qu'il fallait lui laisser le temps. Une chance que n'ont pas eu ses prédécesseurs Diego Dominguez, Mike Ford et Fabien Galthié, limogés au bout d'un an maximum. Le successeur de Bernard Laporte, l'homme qui a apporté trois Coupes d'Europe et un Bouclier de Brennus sur la Rade entre 2011 et 2016, fut long à trouver...
"Bien entendu, il faut viser le long terme", dit le nouvel homme fort du RCT, Bernard Lemaitre, qui deviendra président à la fin de la saison. "Toulon ne va pas être champion d'Europe et champion de France au bout de deux ans".

À Toulouse, Ugo Mola a mis quatre ans pour remettre le club le plus titré de France au niveau où Guy Novès l'avait hissé et maintenu pendant trois décennies (1988-2015). Là aussi, l'entraîneur en chef "a eu des années difficiles mais a été maintenu à son poste par ses présidents", souligne Bernard Lemaitre.
Mola comme Collazo ont en effet comme autre point commun de survivre à un changement de direction. René Bouscatel a passé la main à Didier Lacroix sans trop de remous à l'été 2017, et Boudjellal laissera Lemaitre seul maître à bord à l'été 2020. Une transition en douceur qui préserve l'institution et le projet sportif.
Un vivier renouvelé
Novès et Laporte étaient indissociables d'une génération de joueurs faste qu'il était tout aussi difficile de remplacer que les techniciens. Les deux maisons rouges et noires ont fini par trouver la bonne combinaison : place aux jeunes, bien encadrés par quelques pointures.
Toulouse a ainsi mis fin à sept ans de disette en installant Thomas Ramos, Antoine Dupont, Julien Marchand, Peato Mauvaka ou Romain Ntamack aux commandes... guidés, devant, par les champions du monde néo-zélandais Jerome Kaino (36) et Charlie Faumuina (33). Des stars étrangères, certes, mais surtout un recrutement ciblé sur des postes plus durs à pourvoir que la moyenne.
Toulon, qui a conquis l'Europe grâce à Jonny Wilkinson, Bakkies Botha ou Matt Giteau, a fini par prendre une orientation similaire avec l'entrée de Lemaitre dans le capital du club : fini l'étalage de grands noms, place au centre de formation et à un recrutement "intelligent", souligne le nouveau propriétaire.
Cette saison, une trentaine de joueurs issus du centre de formation s'entraînent ainsi avec les pros, dans la foulée d'un titre de champion de France Espoirs. Le deuxième ligne Swan Rebbadj, 24 ans, incarne cette relève : il a disputé tous les matches de championnat jusqu'ici, à chaque fois comme titulaire !
Rebbadj peut pourtant compter sur deux joueurs de légende, Eben Etzebeth et Sergio Parisse, pour progresser. "Toulon continuera d'attirer des joueurs de ce niveau. Ce sont en effet des joueurs (...) qui tirent les autres vers le haut", dit Bernard Lemaitre, qui souligne aussi tous les nombreux imports ratés, comme celui de l'ailier néo-zélandais Julian Savea, toujours au club.
"Additionner des grands noms, ça coûte très cher et ce n'est pas une garantie de succès". Les temps ont changé, mais Toulon est de retour.
Arbitre : Mathieu Raynal
XV de départ
Toulouse: Ramos - Huget, Guitoune, Ntamack, Médard - (o) Z. Holmes, (m) S. Bézy - F. Cros, Kaino, Elstadt - Tekori, Ro. Arnold - Aldegheri, Mauvaka, Castets
Toulon: Heem - Ikpefan, J. Savea, Belleau, Cordin - (o) Carbonel, (m) Serin - R. Lakafia, Parisse, Ollivon - Alainu'uese, Etzebeth - Gigashvili, Etrillard, Fresia
Remplaçants
Toulouse: G. Marchand, Baille, Galan, S. Tolofua, A. Dupont, Ahki, A. Bonneval, Van Dyk
Toulon: C. Tolofua, S. Taofifenua, Rebbadj, Ory, Dakuwaqa, Hériteau, Webb, Setiano

AFP/VNA/CVN

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