>>Top 14: Montpellier en finale en patron
Les joueurs de Castres avec le bouclier de Brennus après leur victoire face à Montpellier en finale du Top 14 au Stade de France le 2 juin. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Après 1949, 1950, 1993 et 2013, 2018! Le CO, onzième budget du Top 14 et club de la sous-préfecture du Tarn, ville enclavée de quelque 43.000 habitants, a confirmé son statut de place forte du rugby français.
De la décennie en particulier: personne, depuis Toulouse en 2011 et 2012, n'avait été sacré à deux reprises dans ce championnat si dense? Le CO, financé par les laboratoires Pierre Fabre, a brisé cette série.
Grâce à son collectif, son sens du sacrifice et son esprit de corps sans faille, qui lui avait permis de renverser La Rochelle sur son terrain mi-avril pour revenir dans la course à la qualification (26-18). Puis d'éliminer en barrages, toujours à l'extérieur, Toulouse (23-11), avant de dompter le Racing 92 en demi-finales (19-14).
Un collectif subjugué par Christophe Urios, qui avait déjà accompli des miracles en emmenant Oyonnax en phase finale pour la première fois de son histoire en 2015.
Il a fait mieux avec les Julien Dumora, Armand Battle, Loïc Jacquet, Mathieu Babillot, Rodrigo Capo Ortega, Thomas Combezou, face aux pointures montpelliéraines (Cruden, Pienaar, Picamoles, les frères Du Plessis, Nadolo).
Altrad devra repasser
Pour le MHR, premier de la saison régulière et impressionnant en demi-finales contre Lyon (40-14), le camouflet est énorme. Sept ans après avoir perdu sa première finale, il repart de nouveau bredouilles de Saint-Denis.
À l'époque, avec une équipe essentiellement constituée de joueurs du cru, Montpellier avait chuté face au grand Stade Toulousain, seulement deux semaines après la rachat du club par l'homme d'affaires Mohed Altrad.
Depuis, le milliardaire n'a pas regardé à la dépense pour s'offrir un premier titre majeur, débauchant notamment l'été passé le manager néo-zélandais Vern Cotter et plusieurs internationaux confirmés (Cruden, Pienaar, Picamoles).
Les joueurs de Castres fous de joie après leur victoire face à Montpellier en finale de Top 14 au Stade de France le 2 juin. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Malgré ses moyens, qui font grincer des dents chez les autres présidents, il n'est donc pas parvenu à sa fin en 2018. Son équipe est passée complètement à côté de sa finale, peut-être en raison de la pression pesant sur les épaules du grand favori.
Elle a failli dans tous ses secteurs habituellement forts. Au pied d'abord: Pienaar, si précis en demi-finales contre Lyon, a ainsi manqué deux pénalités, dont celle qui aurait permis au MHR de revenir à six points à quinze minutes de la fin. Après avoir tapé directement en touche sans en avoir le droit (28).
Comme, avant lui, Jesse Mogg. Au bout de cette action, une pénalité permettant au CO de mener 6 à 3, par la botte de Benjamin Urdapilleta (14).
Montpellier hors sujet
Les Héraultais ont également péché en touche. Une faute de leur part dans ce secteur a ainsi amené la pénalité du 9 à 3 pour le CO (19). Puis un ballon volleyé en ballon mort par Van Rensburg a permis aux Tarnais de bénéficier d'une mêlée à cinq mètres de l'en-but montpelliérain, pour au final l'essai du break signé Julien Dumora (39, 19-9).
Si les Castrais ont également contré le MHR sur les ballons portés (23, 47, 72), où il aime marquer son adversaire, ils ont aussi su jouer les coups qui se présentaient sans se contenter de rester dans un rugby frontal qui aurait fait le jeu du MHR.
Ils sont ainsi allés vers le large sur leur première possession, pour au final ouvrir le score (7), et l'essai de Dumora est venu d'une décision de Rory Kockott de jouer vers l'extérieur.
Devant à la pause, ils ont en seconde période essentiellement résisté aux assauts montpelliérains, ne cédant que sur un essai de pénalité, alors qu'ils étaient réduits à quatorze (55e, 19-13). Avant de porter l'estocade une dernière fois par Sitiveni Mafi (76e) pour mettre un point final au tome 5 de la légende du CO.