Chaque soir, des centaines de touristes se laissent tenter par des insectes frits vendus par les marchands ambulants de la rue Khao San. |
Il est 19h00. Khao San road, une des rues les plus touristiques de Bangkok, fourmille de monde. Les touristes commandent des pâtes thaï dans les différents stands ambulants et se pressent dans les magasins de souvenirs et autres boutiques de robes ou de T-shirts.
Un Thaïlandais incite les vacanciers à acheter des «seaux de vodka», pendant que son ami tient une pancarte où l’on peut lire «gaz hilarant, 100 bahts». Plus loin, une dizaine de personnes sont attroupées autour d’une jeune femme qui vend des insectes frits.
«Je capture ces insectes tous les jours près de China town», raconte la vendeuse. Son stand est assez complet : des criquets, des sauterelles, des vers à soie, des blattes, des scorpions, des mygales... que l’on peut acheter en brochette ou à l’unité ! «Personnellement, j’aime surtout les fourmis et les blattes. J’en mange tous les jours !», confie la jeune fille.
Grimaces et fous-rires garantis
L’entomophagie – mot complexe pour désigner la consommation d’insectes – est très fréquente en Thaïlande, beaucoup plus que chez ses voisins asiatiques. Avec près de 200 espèces comestibles, les Thaïlandais en raffolent ! Ces petites bêtes se dégustent en apéritif ou en friandise avec une pointe de poivre ou de piment. On dit même que cette spécialité locale est bonne à la santé car hyperprotéinée.
Les touristes sont nombreux à prendre leur courage à deux mains pour goûter à ce mets local. Un véritable défi auquel ils peuvent difficilement échapper, ne serait-ce que pour se prendre en vidéo et le raconter à leurs amis en rentrant de voyage. Évidemment, le goût et la texture sont loin des saveurs gustatives auxquels les palets occidentaux sont habitués.
Une fois l’insecte dans la bouche, les visages alternent entre grimaces et fous-rires.
Les Thaïlandais l’ont bien compris: les touristes avides d’adrénaline culinaire sont prêts à dépenser des centaines de bahts pour relever le défi. Vingt bahts le criquet, 100 bahts le scorpion, 150 bahts la mygale... Même prendre une photo du stand ambulant est payant : 10 bahts. Qui pensait que ces petites bêtes obtiendraient autant de succès ?
Texte et photo : Jessica Raclot/CVN