Thaïlande : un soldat abattu après une tuerie dans un centre commercial

Un soldat a été abattu dimanche 9 février par la police dans un centre commercial du Nord-Est de la Thaïlande où il s'était retranché après avoir dévalisé un arsenal et massacré au moins vingt personnes, un périple sanglant qu'il a commenté sur Facebook et qui a tenu le pays en haleine pendant presque 17 heures.

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Des personnes coincées dans le centre commercial de Nakhon Ratchasima courent après avoir été délivrées par des commandos thaïlandais, le 9 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

On ignore le nombre de personnes restées piégées à l'intérieur du centre commercial Terminal 21 à Nakhon Ratchasima - ville également connue sous le nom de Korat - dans le Nord-Est du pays, où le tireur a résisté toute la nuit, équipé d'armes d'assaut dérobées dans sa caserne.

Des rafales de coups de feu ont retenti au lever du jour, quelques heures après que les forces de l'ordre eurent pris d'assaut le rez-de-chaussée et libéré des dizaines de clients paniqués et choqués. Le tireur, un officier subalterne de l'armée identifié comme l'adjudant-chef Jakrapanth Thomma, avait relayé son massacre sur son compte Facebook.

L'assaillant a été tué vers 02h00 GMT, a déclaré le chef de la division criminelle de la police, Jirabhob Bhuride. Selon un porte-parole de la police, il a été abattu par des commandos d'élite des forces de sécurité au cours d'une opération qui a mobilisé plusieurs centaines d'hommes.

"Le bilan officiel est de 20 morts et 42 blessés, dont 9 ont été admis en chirurgie", a déclaré aux journalistes Narinrat Pitchayakamin, un médecin de Korat, corrigeant un bilan initial de 21 morts.

Des secouristes s'apprêtent à entrer dans le centre commercial Terminal 21 de Nakhon Ratchasima, en Thaïlande, le 9 février.

Mais on ignore s'il y a davantage de victimes à l'intérieur de ce complexe de plusieurs étages, qui était très fréquenté lorsque le tireur a fait irruption samedi après-midi.

Peu de temps avant la mort du tireur, une file d'ambulances a été vue quittant le centre commercial, tandis que des experts de la police judiciaire arrivaiennt sur place.

Pendant la nuit, des échanges de tirs nourris ont été entendus et des personnes ont été évacuées du bâtiment par petits groupes.

Au cours du raid, un policier a été tué. "Il a été touché et maheureusement, il n'a pas survécu", a annocé le vice-premier ministre Anutin Charnvirakul.

Plusieurs évacués ont raconté comment une journée ordinaire de shopping le samedi dans un centre commercial animé a basculé dans l'horreur.

"C'était comme dans un rêve... Je suis heureuse d'être en vie" a déclaré Sottiyanee Unchalee, 48 ans, précisant qu'elle s'était cachée dans les toilettes en entendant les coups de feu.

"Je suis si désolée pour ceux qui sont morts", a-t-elle ajouté.

Armes dérobées

Un secouriste volontaire, dont l'équipe a transporté quatre corps à l'hôpital, a décrit un véritable bain de sang.

"Je n'ai jamais rien vu de tel", a expliqué Peerapong Chatadee. "Je me sens tellement triste. C'est un soldat, il n'aurait pas dû tirer sur des gens sans armes".

La tuerie a commencé samedi en fin d'après-midi à Nakhon Ratchasima sur une base militaire, a indiqué la police.

Trois personnes y ont été tuées, dont au moins un soldat, lorsque l'adjudant-chef Jakrapanth Thomma a ouvert le feu, d'abord au domicile d'un officier supérieur, puis dans la caserne.

"Il a volé un véhicule militaire et s'est rendu dans le centre-ville", selon le lieutenant-colonel Mongkol Kuptasiri.

Là, le meurtrier s'est introduit dans le centre commercial et a ouvert le feu au hasard sur les clients avec des armes dérobées dans l'arsenal de la base, provoquant un carnage.

Les motivations du tueur restent inconnues. Mais il a posté des vidéos et photos de lui, ainsi que plusieurs messages sur sa page Facebook, comme "Dois-je me rendre ?", ou encore : "Personne ne peut échapper à la mort".

Dans une vidéo, qui a été supprimée depuis, Jakrapanth Thomma, portant un casque de l'armée, filmait depuis sa Jeep en disant: "Je suis fatigué (...) Je ne peux plus appuyer mon doigt", mimant la forme d'une gâchette avec sa main.

Des photos d'un homme portant un masque de ski et brandissant un pistolet ont également été postées.

Avis de recherche du suspect, Jakrapanth Thomma, diffusé par la police thaÏlandaise le 8 février.

Une porte-parole de Facebook a déclaré que le réseau social avait "fermé le compte du tireur et allait travailler nuit et jour pour retirer tout contenu illégal en rapport avec cette attaque dès que nous en aurons connaissance".

La ville de Korat abrite l'une des plus grandes casernes de Thaïlande, un pays où l'armée est très impliquée dans la société et en politique.

Le royaume est l'un des pays du monde avec le plus grand nombre d'armes en circulation. Plusieurs fusillades dans des tribunaux à la fin de l'année dernière avaient provoqué l'inquiétude à ce sujet dans le pays d'Asie du Sud-Est.

AFP/VNA/CVN

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