>>L'Iowa lance le casting pour trouver le meilleur démocrate contre Trump
>>Dernières heures avant le début de la primaire démocrate
>>Les candidats démocrates unis contre Trump, Biden se défend dans l'affaire ukrainienne
Les candidats aux primaires démocrates Pete Buttigieg (gauche), Bernie Sanders et Joe Biden, le 7 février 2020 à Manchester (New Hampshire). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pete Buttigieg, 38 ans et ex-maire de South Bend, dans l'Indiana, et le sénateur du Vermont, Bernie Sanders, 78 ans, ont le vent en poupe après avoir revendiqué chacun la victoire dans la primaire démocrate de l'Iowa, lundi 3 février.
L'ancien vice-président Joe Biden, relégué à la quatrième place lors de ce scrutin dans le Midwest, a lui insisté sur son expérience pour se relancer dans la course.
Quatre autres candidats, la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, la sénatrice modérée Amy Klobuchar, l'homme d'affaires Andrew Yang et le milliardaire Tom Steyer, ont tenté d'exister face aux trois vedettes de la soirée organisée à Manchester, dans le New Hampshire.
"Nous avons besoin d'une perspective qui permette de laisser la politique du passé dans le passé, de tourner la page et d'apporter du changement à Washington", a lancé Pete Buttigieg.
Face aux "nouveaux défis" de l'Amérique, il a raillé les hommes politiques "façonnés par les décisions prises dans les grands bâtiments blancs" de la capitale américaine.
Il visait Bernie Sanders comme Joe Biden, 77 ans et sénateur pendant 36 ans avant d'être le bras droit de Barack Obama.
"Un mec super"
Les candidats aux primaires démocrates Bernie Sanders (gauche), Joe Biden et Elizabeth Warren, le 7 février 2020 à Manchester (New Hampshire). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La politique du passé n'était pas si mal", a répliqué Joe Biden en citant notamment son soutien au mariage gay, alors que Pete Buttigieg est marié depuis 2018 à un homme.
Autre handicap, son manque d'expérience nationale, selon M. Biden. "C'est un mec super, le maire d'une petite ville qui a fait de bonnes choses mais qui n'a pas prouvé sa capacité" à rassembler une majorité pour gouverner les États-Unis.
Bernie Sanders a lui attaqué le jeune modéré sur la richesse de ses donateurs. "La façon de rassembler les gens est de présenter un programme qui marche pour les travailleurs de ce pays, pas la classe des milliardaires", a lancé le sénateur au programme très à gauche.
Malgré un scrutin chaotique qui a forcé le parti démocrate à ordonner une vérification des bulletins, l'Iowa a créé une nouvelle dynamique pour Pete Buttigieg et Bernie Sanders qui se retrouvent au coude-à-coude dans le New Hampshire, selon un sondage du Boston Globe.
La cote de Pete Buttigieg n'a cessé de grimper ces derniers jours et, avec 23% des intentions de vote, il talonne désormais son adversaire (24%). Elizabeth Warren est distancée avec 13%, comme Joe Biden (11%).
Neil Levesque, directeur de l'Institut de politique du Saint Anselm College à Manchester, a rappelé à l'AFP que l'ancien élu local avait longtemps été "pris à la légère" alors qu'il "fait de bons scores depuis l'été" dans les sondages dans cet État du Nord-Est du pays.
"Tous derrière"
Le candidat aux primaires démocrates Pete Buttigieg en réunion électorale, le 6 février 2020 à Merrimack (New Hampshire). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'unité du parti pour priver le milliardaire républicain d'un second mandat a été l'un des rares moments de consensus entre les candidats. "Peu importe qui gagne cette fichue (course à l'investiture), on sera tous derrière pour battre" Donald Trump, a affirmé Bernie Sanders.
Celui-ci avait remporté la primaire du New Hampshire en 2016, avant d'être finalement battu par Hillary Clinton.
Tom Steyer a insisté sur l'importance des minorités noire et latino, qui votent traditionnellement démocrate.
Joe Biden a également souligné sa propre capacité à rassembler alors que l'étiquette socialiste de Bernie Sanders pourrait selon lui effrayer les électeurs modérés et bénéficier au républicain Donald Trump.
"Bernie s'est autoproclamé démocrate socialiste, c'est son label et cela va peser sur les opinions s'il est nommé" pour l'investiture, a-t-il dit.
Pour Neil Levesque, Joe Biden "a beaucoup à perdre" dans le New Hampshire. "Il doit vraiment se reprendre" pour éviter une nouvelle contre-performance qui serait "difficile" pour sa candidature, dit l'expert.
Joe Biden a réorganisé son équipe de campagne et nommé une stratégiste de renom pour la diriger, avec en ligne de mire les primaires au Nevada (22 janvier) et en Caroline du Sud (29 février), alors que l'électorat noir et religieux lui est largement favorable.
Ces primaires se déroulent également dans l'ombre de Michael Bloomberg, l'ancien maire de New York qui entend incarner comme M. Biden l'aile modérée du parti.
Milliardaire au budget quasiment illimité, il a dépensé plusieurs centaines de millions de dollars de spots télévisés et sur Internet pour son entrée en lice lors du "Super Mardi", quand 14 États voteront le 3 mars.
AFP/VNA/CVN