>> Aux États-Unis, même les chiens ont leur test ADN
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23andMe a annoncé le licenciement de 40% de son personnel en novembre, soit 200 personnes. Elle a aussi suspendu ses programmes de recherche. |
Photo : Getty Images/VNA/CVN |
L'annonce a suscité des appels à supprimer ces informations sensibles, malgré les tentatives de l'entreprise pour rassurer ses utilisateurs.
23andMe propose pour moins de 200 dollars un test salivaire à renvoyer par courrier permettant de déterminer ses origines ancestrales et/ou certains traits génétiques liés à la santé.
Elle a indiqué dimanche soir 23 mars dans un communiqué "avoir engagé une procédure volontaire de redressement judiciaire" auprès d'un tribunal des faillites de l'État du Missouri, après avoir rejeté une offre de rachat de sa directrice générale démissionnaire.
L'entreprise précise qu'elle entend poursuivre ses activités normalement tout au long du processus de vente. En outre, aucun changement n'aura lieu en termes de stockage et de protection des données de ses clients, assure-t-elle.
Anne Wojcicki, la cofondatrice et directrice générale de 23andMe, a démissionné de son poste mais restera au conseil d'administration de la société, selon le communiqué.
"Bien que je sois déçue que nous en soyons arrivés à cette conclusion et que mon offre ait été rejetée, je soutiens l'entreprise et j'ai l'intention de me porter candidate (à sa reprise)", a commenté Mme Wojcicki sur son compte X.
Elle avait proposé début mars le rachat des actions en circulation pour 0,41 dollar par titre, soit une réduction de 84% par rapport à l'offre du mois précédent.
Appels à supprimer les données
23andMe, qui revendique 15 millions de clients, a vu ses ventes reculer ces derniers mois et doit aussi faire face à une charge de 30 millions de dollars, liée au règlement d'un recours collectif après un cyberincident en 2023.
Lors de ce piratage, 6,9 millions de comptes avaient été affectés, dont 5,5 millions contenaient des informations sur les correspondances génétiques.
En utilisant les anciens mots de passe des clients, les pirates avaient compromis des données telles que le nom, le sexe, l'année de naissance, la localisation, les photos, les informations sur la santé et les résultats de l'ascendance génétique.
L'entreprise a annoncé le licenciement de 40% de son personnel en novembre, soit 200 personnes. Elle a aussi suspendu ses programmes de recherche.
Il existe peu de mesures de protection de la confidentialité des données aux États-Unis au niveau national, mais la Californie dispose de ses propres lois régissant le traitement des informations des utilisateurs.
Le procureur général de la Californie, Rob Bonta, a donc émis vendredi 21 mars une alerte aux consommateurs de 23andMe, leur rappelant "leur droit d'exiger la suppression de leurs données génétiques en vertu de la loi sur la protection des données génétiques et de la loi californienne sur la protection des consommateurs".
Geoffrey Fowler, chroniqueur technologique au Washington Post, a de son côté lancé un avertissement : "Si vous faites partie des 15 millions de personnes qui ont partagé leur ADN avec 23andMe, il est temps de supprimer vos données".
Il a cité le risque "que vos données soient vendues ou transférées à une nouvelle entreprise, qui pourrait vouloir les utiliser à de nouvelles fins".
Le cours de l'action de 23andMe a chuté de près de 50% lundi 24 mars à Wall Street.
AFP/VNA/CVN