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Le logo de Telecom Italia lors d'une Assemblée générale des actionnaires à Milan, en 2015. |
Le montant de l'opération n'a pas été communiqué. Selon les calculs des analystes d'Equita, la valeur d'une possible transaction serait comprise entre 11 et 13 milliards d'euros. Sollicité par l'AFP, Vodafone Italia n'a pas souhaité faire de commentaires.
Iliad, propriété de Xavier Niel, était entré sur le marché de la téléphonie mobile en Italie en 2018 et y revendique une part de marché de 10,5%.
Dans ce pays où l'opérateur historique Telecom Italia est attaqué par des concurrents à la tarification agressive, Iliad s'était aussi lancé sur le marché de la téléphonie fixe en janvier dernier.
Le groupe français vise un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros en 2022 en Italie, après avoir enregistré au troisième trimestre 2021 des recettes en hausse de 20,9% à 207 millions d'euros.
En rachetant Vodafone Italia, Iliad contrôlerait plus d'un tiers du marché du mobile en Italie et afficherait un chiffre d'affaires combiné de près de 6 milliards d'euros.
Vodafone Italia, qui détient une part de marché de 28,8% dans le mobile et de 16% dans le fixe, a affiché des recettes de 4,5 milliards d'euros au cours de son exercice comptable décalé, clos en mars 2021.
Fondée en 1999, la maison mère de l'opérateur Free est présente en France, en Italie et en Pologne à travers l'opérateur Play.
Sixième opérateur mobile européen en nombre d'abonnés, Iliad compte 42,7 millions d'abonnés et a généré un chiffre d'affaires de 5,9 milliards d'euros en 2020.
Régulation européenne
L'opération s'inscrit dans un contexte où plusieurs responsables d'opérateurs européens ont appelé à la consolidation du marché sur le continent pour réduire la concurrence et accroître leur rentabilité, à l'heure où ils investissent lourdement dans le déploiement de la 5G et la fibre optique.
Le logo de Vodafone sur une boutique à Milan, en Italie, en 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"L'opération serait très exigeante pour Iliad du point de vue financier et n'est pas joué d'avance en ce qui concerne les autorisations, même si le régulateur européen semble désormais plus disposé à envisager une consolidation (... ) avec probablement des contreparties (par exemple sur les fréquences)", ont estimé les analystes d'Equita.
En attente des décisions des autorités de régulation nationales et européennes, "pour le moment, ces mouvements de consolidation ont été peu favorisés", rappelle Sylvain Chevallier, spécialiste en télécoms et associé du cabinet conseil Bearing Point.
"Il y a clairement des pays comme l'Italie, l'Espagne ou la France, où il y a des pressions extrêmement fortes à la baisse sur les prix qui ne sont pas viables à moyen-long terme. C'est naturel de voir des mouvements de consolidation apparaître dans ces pays là", ajoute-t-il.
En ce qui concerne les prix des abonnements, l'Italie et la France, où quatre acteurs majeurs sont présents sur le marché, présentent les niveaux "les plus bas des grands pays occidentaux", selon une étude du cabinet Arthur D. Little.
À titre de comparaison, sur le mobile, le forfait à 50 Go le plus compétitif des opérateurs italiens est à 10 euros par mois. En France, il est à 13 euros par mois, contre 47 euros en Allemagne et 63 euros aux États-Unis.
Dans ce vaste mouvement de consolidation, le prochain dossier à venir pour les télécoms italiens se joue à Telecom Italia : l'opérateur historique fait aussi l'objet d'une proposition de rachat par le fonds d'investissement américain KKR qui s'était déclaré prêt en novembre à mettre 10,8 milliards d'euros sur la table.
Le fonds attend toujours une réponse de Telecom Italia à sa demande d'accès à ses comptes en vue d'un audit approfondi, soit la phase dite de "due diligence" classique, avant de lancer une offre publique d'achat (OPA).