>>L'Iran veut maintenir des relations avec ses voisins et l'Arabie saoudite
Un bateau américain intercepté le 12 janvier dans les eaux territoriales iraniennes. |
"Je veux remercier les autorités iraniennes pour leur coopération et leur réponse rapide (...) Nous pouvons tous imaginer comment une situation semblable pourrait avoir évolué il y a 3 ou 4 ans", a dit le secrétaire d'État américain John Kerry après la libération de dix marins qui s'étaient égarés dans les eaux iraniennes.
Son homologue iranien Mohammad Javad Zarif s'est félicité du règlement rapide de l'affaire par "le dialogue et le respect", loin de la politique "des menaces".
Interceptés mardi 12 janvier à bord de deux petits navires rapides de guerre au large de l'île iranienne de Farsi, dans le Nord du Golfe, les dix marins, neuf hommes et une femme, ont été libérés après moins de 24 heures de captivité.
"Après avoir présenté des excuses, ils ont été libérés dans les eaux internationales" car "leur entrée dans les eaux territoriales iraniennes n'était pas intentionnelle", ont annoncé les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime.
"C'est notre faute, nous nous excusons pour cette erreur", a indiqué sur des images de la télévision d'État iranienne un homme présenté comme un des dix marins américains, ajoutant qu'ils avaient été bien traités en détention.
D'autres images de la télévision d'État montrent les marins les mains sur la tête ou assis à même le sol sur des tapis en train de manger.
Le département d'État américain a affirmé que M. Kerry n'avait pas présenté d'excuses pour l'incident.
Bonne histoire
Dès le début de cette affaire, Washington s'était abstenu de jeter de l'huile sur le feu. Et côté iranien, l'amiral Ali Fadavi, commandant des forces navales des Gardiens de la révolution, a rapidement expliqué que l'action des marins n'était pas "hostile" et parlé "d'une panne de leur système de navigation".
Photo publiée le 13 janvier sur un site des Gardiens de la révolution des marins américains après leur arrestation, assis à même le sol sur des tapis dans une grande pièce. |
Selon un diplomate américain, M. Kerry a eu "au moins cinq fois" M. Zarif au téléphone et s'est efforcé de le convaincre qu'une solution rapide à l'affaire serait une "bonne histoire" pour les deux pays, c'est-à-dire qu'elle offrait l'occasion à l'Iran de "démontrer qu'il était une nation responsable" et qu'il "pouvait coopérer" et ainsi éviter tout "risque d'escalade".
Les États-Unis maintiennent une importante présence militaire dans les eaux stratégiques du Golfe. Plusieurs incidents avaient déjà opposé leur marine aux forces navales iraniennes.
La marine américaine privilégie l'hypothèse d'une erreur de navigation pour expliquer l'entrée "non intentionnelle" des bateaux dans les eaux iraniennes.
Pour Téhéran, les nombreux "contacts téléphoniques menés à l'approche de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire ont permis de régler plus rapidement" l'affaire.
Celle-ci est en effet survenue alors que l'Iran achève la mise en application de ses engagements prévus par l'accord nucléaire qui vise à limiter ses activités sensibles en échange d'une levée progressive et contrôlée des sanctions internationales.