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La chanteuse belge Angèle, le 9 novembre 2019 à Cannes (France). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À 24 ans, cette enfant de la balle - sœur du rappeur Roméo Elvis, fille du chanteur Marka et de la comédienne Laurence Bibot - concourt pour les titres d'"artiste féminine", du "concert" et de la "création audiovisuelle" pour le clip de Balance ton quoi où joue Pierre Niney. La jeune Belge fait aussi bien que deux chanteurs à trois nominations chacun, Philippe Katerine et Alain Souchon, qu'il faudra départager ce vendredi 14 février à partir de 21h05 à La Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt, dans une soirée diffusée en direct sur France 2 et France Inter.
Quoi qu'il arrive lors de cette cérémonie, Angèle a déjà tout gagné en termes de reconnaissance publique, au sommet des ventes de disques en France en 2019 devant Johnny Hallyday, selon le classement du Snep, Syndicat national de l'édition phonographique. En cumulant les ventes physiques - CD, vinyles - téléchargements et écoutes sur plateformes, son album Brol a atteint les 532.111 ventes l'année écoulée.
"Un truc que je vivais"
Star des musiques actuelles, Angèle est également devenue une des voix du féminisme 3.0 avec son tube Balance ton quoi. "Quelques mois après la sortie de l'album, je me suis dit que le morceau +Balance ton quoi+ devenait malgré moi politique alors que j'avais écrit un état des lieux, un truc que je vivais en tant que jeune fille, dans la rue, au travail, n'importe où", analysait-elle en novembre.
"Je ne peux pas être la porte-parole de toutes les femmes, je peux juste être une des figures du féminisme, et d'ailleurs malgré moi", pondérait-elle entre humilité et lucidité. Angèle devance d'une nomination Clara Luciani, qui vit une belle histoire après l'éclosion à retardement de son premier album, citée pour "artiste féminine" et "chanson originale" (avec le titre Nue).
L'acteur Philippe Katerine, le 19 juin 2019 à Paris. |
Pour les timbres masculins, il y aura donc un duel entre le décalé Philippe Katerine, et le dégingandé Alain Souchon, candidats pour "artiste masculin", "album" (respectivement pour Confessions et Ames fifties) et "chanson originale" (Stone avec toi, pour le premier, Presque composé avec l'acteur Edouard Baer pour le second). L'écorché Lomepal est sur leurs talons, nommé dans les catégories "artiste masculin" et "album" (Jeanine).
Dents qui grincent
La "révélation scène" ne devrait pas échapper à Suzane, artiste la plus programmée l'été 2019 en festival en France (32 dates). Pour "album révélation", Pomme (Les failles) semble mieux placée que Malik Djoudi (Tempéraments). L'édition précédente avait vu le triomphe de Jeanne Added et Bigflo & Oli, avec deux trophées chacun ("artiste féminine" et "album rock" pour la première; "artistes masculins" et "album de musiques urbaines" pour les deux frères).
Cette année, les catégories récompensées sont passées de 13 à 8. Ont ainsi disparu les étiquettes des genres - rock, électro, musiques du monde, musiques urbaines et rap, la catégorie "album de chansons" devenant "album" tout court - pour une meilleure lisibilité, selon les organisateurs. Mais cette réforme fait grincer des dents. "C'est dommage, c'est un monde qui se referme au lieu de s'ouvrir, c'est un peu désolant. L'ouverture c'était le moyen d'être moins franco-français", regrette Martin Meissonnier, DJ, producteur historique des musiques du monde. Manu Dibango a même dénoncé un manque de "couleurs" dans Le Monde. "C'est vrai que ça manque un peu de diversité, il va falloir y travailler", reconnaît Romain Vivien, président des Victoires de la musique.
AFP/VNA/CVN