La Galerie des Glaces à Versailles, palais des rois de France. |
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Vendus avec toute la bibliothèque d'un amateur de manuscrits et livres anciens, contenant des pièces notariées du XIIIe siècle et d'autres curiosités comme des "lettres de voiture" de la Messagerie royale, les deux inventaires font partie d'un lot de documents issus du Garde-Meuble royal, ancêtre de l'actuel Mobilier national qui administre le mobilier destiné aux demeures présidentielles et palais officiels de la République française.
Brillants, perles, parures, pierres de couleur montées ou non, rubis, topazes, saphirs, améthystes, grenats : les bijoux de la couronne sont minutieusement répertoriés et leur valeur estimée sur deux inventaires de 1791, l'un de neuf pages, l'autre de douze, dressés par M. de Chantereine, à l'époque inspecteur en chef du garde-meuble sous le roi Louis XVI, selon le catalogue.
Le vol de cette extraordinaire collection, peu après la chute de la monarchie, reste à ce jour une énigme pour les historiens et des théories s'affrontent pour savoir comment le Garde-Meuble a pu être pillé et entre quelles mains ont atterri les diamants des rois de France, avant d'être dispersés.
Les deux inventaires sont mis à prix avec un ensemble de documents sur M. de Chantereine durant la période révolutionnaire, notamment un jugement du 28 novembre 1792. Les deux lots sont mis à prix entre 4.000 et 6.000 euros pour les inventaires, et 2 à 3.000 euros pour l'autre ensemble de documents.
Certaines pierres ont resurgi et réintégré le patrimoine national, comme le "Régent", aujourd'hui encore considéré comme le plus beau diamant du monde et retrouvé en 1793 caché dans une charpente. Quant au fameux "Grand Diamant Bleu", pierre de plus de 100 carats à l'origine et issue d'une mine d'Inde, il a été retaillé maintes fois au cours de son parcours, avant d'être donné à la Smithsonian Institution, un musée de Washington, qui l'expose depuis 60 ans sous le nom de "Hope" ("Espoir").
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