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Le colonel Ryan Dillon à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Pour empêcher le convoi de se diriger plus à l'est, nous avons créé un cratère et détruit un petit pont", a affirmé le colonel Ryan Dillon, évoquant une "frappe aérienne mercredi 30 août".
La coalition a ensuite précisé avoir "frappé des véhicules et des combattants clairement identifiés comme appartenant à l'EI" sur une route menant à la ville syrienne de Boukamal, à la frontière avec l'Irak.
Quelques centaines de combattants de l'EI ont été chassés ce weekend de la frontière libano-syrienne à la suite d'un accord qui devait leur permettre d'être évacués par bus vers Boukamal située dans Deir Ezzor, dernière province syrienne aux mains des jihadistes.
L'accord a été négocié entre l'EI et le Hezbollah libanais --considéré comme une "organisation terroriste" par les États-Unis, tout comme l'EI.
Mais la frappe de la coalition a bloqué le convoi aux portes de Deir Ezzor, près de 48 heures après leur départ de la zone frontalière.
"L'EI est une menace mondiale; déplacer des terroristes d'un endroit à un autre (...) n'est pas une solution durable", a affirmé le colonel Dillon.
Interrogé sur la présence des familles des combattants à bord des bus, il a affirmé que la coalition "savait qu'il y avait des civils". "Nous prenons cela en considération (...) si nous parvenons à les (jihadistes) frapper sans toucher aux civils, nous le ferons", a souligné le porte-parole.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme a indiqué que les bus se trouvaient toujours il y a quelques heures à Hmeimah, une ville syrienne située à quelques dizaines de km de la frontière irakienne.
"Califat chancelant"
"La coalition surveille le mouvement du convoi en temps réel. En accord avec les lois régissant les conflits armés, la coalition agira contre l'EI au moment et dans le lieu où elle le pourra", a poursuivi le porte-parole.
Le convoi de bus des jihadistes de l'EI photographié au Liban, le 28 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'émissaire du président américain auprès de la coalition anti-EI, Brett McGurk, a lui aussi critiqué l'accord : "Les terroristes de l'EI doivent être tués sur le champ de bataille et non pas être (évacués) à bord de bus à travers la Syrie jusqu'à la frontière irakienne, sans le consentement de l'Irak", a-t-il tweeté.
"Notre coalition fera en sorte que ces terroristes ne puissent jamais entrer en Irak ou s'échapper de ce qui reste de leur "califat" chancelant", a-t-il encore ajouté.
Il faisant référence au "califat" autoproclamé par l'EI en 2014 sur des territoires conquis en Irak et en Syrie et où il a fait régner la terreur avant d'être visé par une série d'offensives qui l'ont chassé de plusieurs de ses fiefs.
L'accord d'évacuation a également provoqué l'indignation en Irak, où le Premier ministre Haider al-Abadi s'est dit "très inquiet" de la présence "inacceptable" de jihadistes à la frontière de son pays.
Implanté des deux côtés de la frontière libano-syrienne, l'EI a été chassé de la région frontalière le weekend dernier à l'issue d'une semaine d'offensives menées au Liban par l'armée libanaise et en Syrie par le Hezbollah et l'armée syrienne.
Le président libanais et le chef de l'armée se sont félicités de la "victoire" remportée contre l'EI.
Mais l'accord d'évacuation est également très controversé au Liban, où beaucoup ont exprimé leur indignation de voir les jihadistes de l'EI partir à bord de "bus climatisés" alors qu'ils sont soupçonnés d'avoir exécuté huit soldats libanais kidnappés par l'organisation en 2014.
Les restes présumés de ces soldats, que l'armée cherchait à récupérer, ont été retrouvés le weekend dernier dans la zone des combats.
La guerre qui ravage la Syrie voisine a débordé sur le Liban, où l'EI a revendiqué plusieurs attaques meurtrières, combattu l'armée et le Hezbollah et pris pied en 2014 dans les régions montagneuses de l'est.
Son éviction du Liban est une des dernières défaites en date de l'organisation jihadiste, auteur également de plusieurs attentats en Europe.
AFP/VNA/CVN