>>Le "shutdown" devient le plus long de l’histoire des États-Unis
>>"Shutdown", mur, immigration: Trump face à l'Amérique
Manifestation devant la Maison Blanche, le 10 janvier à Washington |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le record a été battu vendredi à minuit 11 janvier (05h00 GMT samedi 12 janvier), dépassant ainsi les 21 jours de "shutdown" pendant l'ère Bill Clinton en 1995-1996.
Aucun compromis n'a pu être trouvé entre le président républicain, qui réclame 5,7 milliards de dollars pour construire un mur anti-migrants à la frontière avec le Mexique, et les démocrates, farouchement opposés au projet, jugé "immoral", coûteux et inefficace pour lutter contre l'immigration clandestine.
Samedi matin 12 janvier, Donald Trump a multiplié les tweets appelant l'opposition démocrate à "revenir à Washington" pour mettre un terme à ce qu'il a appelé "l'horrible crise humanitaire à la frontière Sud".
"Les démocrates pourraient régler le shutdown en 15 minutes! Appelez votre sénateur ou représentant démocrate. Dites-leur de faire leur boulot! Crise humanitaire", a-t-il tweeté.
Il a aussi mentionné des critiques dans le Washington Post sur son absence de plan pour relancer le gouvernement. "En fait, il n'y a presque personne à la Maison Blanche, sauf moi, et j'ai un plan pour le shutdown", a-t-il écrit.
Le milliardaire républicain avait assuré vendredi 11 janvier ne pas vouloir déclarer "si vite" une procédure d'urgence nationale qui lui permettrait d'utiliser des fonds déjà approuvés par le Congrès pour financer la construction du mur à la frontière.
"Ce que nous ne cherchons pas à faire pour l'instant est l'urgence nationale", a-t-il ajouté après des jours de spéculation sur le recours à une telle procédure qui confère des pouvoirs exceptionnels au président. Utiliser une telle prérogative plongerait à coup sûr le pays dans une tempête politico-judiciaire.
"Je veux leur donner l'occasion de voir s'ils peuvent se comporter avec responsabilité", a-t-il aussi avancé, en parlant des démocrates, dans une interview samedi soir 12 janvier sur la chaîne Fox News.
Selon plusieurs médias américains, la Maison Blanche envisagerait de rediriger des fonds d'aide d'urgence pour différents territoires ravagés par des catastrophes naturelles, comme Porto Rico, pour financer la construction d'une barrière à la frontière.
Sécurité aérienne
Un policier à cheval à Washington, le 12 janvier au 22e jour du "shutdown". |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Au Congrès, aucun compromis ne pointe à l'horizon. Le Sénat a suspendu sa séance vendredi en début d'après-midi et ne se réunira pas de nouveau avant lundi.
Les conséquences sont, elles, bien réelles. Pour la première fois vendredi 11 janvier, les 800.000 fonctionnaires fédéraux affectés par le "shutdown" n'ont pas touché leur salaire.
Depuis le 22 décembre, la moitié d'entre eux, jugés "non essentiels", ont été placés en congé sans solde, tandis que l'autre moitié a été réquisitionnée.
La Chambre des représentants a approuvé à une écrasante majorité vendredi 11 janvier une loi, déjà votée par le Sénat, garantissant aux employés fédéraux qu'ils soient payés rétroactivement une fois le "shutdown" terminé. Il revient désormais au président de la promulguer.
Ce type de mesure est courant aux États-Unis lorsque le pays traverse de telles impasses budgétaires. Mais elle ne concerne pas les millions de contractuels également affectés.
Plusieurs ministères essentiels, comme ceux de la Sécurité intérieure, de la Justice ou des Transports, sont touchés par le "shutdown".
Jeudi 10 janvier, les principaux syndicats du transport aérien - pilotes de ligne, personnel naviguant, contrôleurs aériens - ont dénoncé une situation qui se détériore, évoquant des risques accrus pour la sécurité du pays.
Un terminal de l'aéroport international de Miami sera fermé par intermittence, de samedi 12 janvier à lundi 14 janvier, à cause du manque de personnel.