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Le président russe Vladimir Poutine (droite) et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan lors de leur rencontre à Sotchi le 17 septembre. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
La rencontre entre les deux chefs d'État, dont les pays sont des acteurs-clefs du conflit syrien, a commencé peu avant 12h00 GMT dans la station balnéaire de Sotchi, sur la mer Noire. Elle intervient moins de deux semaines après leur sommet avec le président iranien Hassan Rohani à Téhéran, où leurs divergences étaient apparues au grand jour, poussant la Russie à repousser l'offensive d'Idleb pour éviter une rupture avec Ankara.
"Nous avons beaucoup de sujets à discuter et certains d'entre eux sont difficiles", a déclaré M. Poutine, en accueillant son homologue turc à Sotchi. "Je suis ravi de vous voir non seulement pour échanger nos avis, mais aussi pour chercher des solutions là où elles n'ont pas encore été trouvées", a-t-il souligné.
Pour sa part, M. Erdogan a estimé que cette rencontre se solderait par une déclaration incarnant "un nouvel espoir" pour la région, sans plus de précisions.
Plus fidèle allié de Bachar al-Assad, la Russie semble pressée d'en finir avec la rébellion syrienne et était le plus fervent avocat d'un assaut d'ampleur sur Idleb lors du sommet de Téhéran. Si la Turquie soutient pour sa part les rebelles syriens, la province d'Idleb est contrôlée à 60% par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), composé notamment de l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie et considéré comme un groupe "terroriste" par Ankara.
"La situation est tendue avec Idleb", a reconnu lundi 17 septembre le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse russe Ria Novosti, évoquant des "différences d'approche" entre les deux pays sur le sort de ce dernier fief de l'opposition armée au président Bachar al-Assad.
Depuis le sommet de Téhéran, d'intenses tractations ont donc eu lieu entre Turcs et Russes pour tenter de parvenir à un compromis, l'objectif principal pour Ankara étant de parvenir à neutraliser le HTS tout en évitant le lancement d'une vaste offensive.
Diminution des bombardements
L'enjeu est double pour la Turquie: Ankara veut d'une part éviter un nouvel afflux de réfugiés syriens provoqué par une offensive d'envergure, alors que le pays a déjà accueilli plus de trois millions de Syriens depuis le début du conflit.
Des familles syriennes, fuiyant les combats à Idleb, arrivent dans un camp près de la frontière avec la Turquie, le 9 septembre. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
D'autre part, la Turquie s'inquiète du sort de centaines de soldats turcs déployés dans douze postes d'observation établis à Idleb pour veiller au respect de la "désescalade" mise en place par le processus d'Astana, entamé en janvier 2017, ainsi que des groupes de rebelles syriens "modérés" qu'elle soutient.
Dimanche 16 septembre, la Turquie a envoyé des renforts militaires, composés essentiellement de chars et d'autres équipements militaires, vers l'un de ses postes d'observation dans la province d'Idleb, selon le quotidien Hürriyet.
Début septembre, le gouvernement de Damas et l'aviation russe avaient multiplié les bombardements sur Idleb pendant plusieurs jours, mais les frappes ont diminué d'intensité la semaine dernière.
"Ce qu'on présente en ce moment comme le début d'une offensive des forces syriennes soutenue par la Russie n'est pas une représentation fidèle des faits", a déclaré la semaine dernière le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à l'occasion d'une visite à Berlin.
"Nous travaillons activement avec nos partenaires turcs pour régler la situation à Idleb", a-t-il ajouté, précisant que la Russie fera tout "pour s'assurer que la population civile ne souffre pas".