>>Hongrie : les militants anti-JO se constituent en parti anti-Orban
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban lors du 60e anniversaire du traité de Rome, le 25 mars, en Italie. |
Lors de la réunion hebdomadaire des commissaires, l'exécutif européen s'est penché mercredi 12 avril sur une série de réformes ainsi que sur un projet d'encadrement du financement "étranger" des ONG, qui ont jeté un nouveau froid entre Bruxelles et le Premier ministre souverainiste hongrois Victor Orban.
Ces "développements ont soulevé l'inquiétude générale quant à leur compatibilité avec le droit de l'UE et les valeurs communes sur lesquelles l'Union est basée", a rappelé la Commission.
Et même si cette dernière estime qu'à ce stade, il n'existe "pas de menace systémique pour l'État de droit en Hongrie", selon son vice-président Frans Timmermans, l'exécutif européen, garant des traités et de l'application du droit européen, pourrait lancer dès la fin du mois des procédures d'infraction à l'encontre de Budapest.
M. Timmermans a énuméré la liste des griefs de Bruxelles, qui avait déjà dépêché à Budapest son commissaire aux Migrations Dimitris Avramopoulos après l'adoption début mars d'une loi prévoyant l'enfermement des migrants dans deux camps à la frontière serbe. Il a évoqué la loi sur l'éducation supérieure, qui semble taillée sur mesure contre l'Université d'Europe centrale (CEU) fondée par le milliardaire américain d'origine hongroise George Soros, devenu la bête noire de M. Orban. Ainsi que le projet obligeant les ONG à déclarer tout financement "de l'étranger" de plus de 23.000 euros par an, faute de quoi elles pourront être interdites.
Lors d'une manifestation de professeurs et d'étudiants en soutien à l'Université d'Europe Centrale, menacée, à Budapest, le 9 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À propos du questionnaire intitulé "Stop Bruxelles" envoyé début avril à chaque foyer hongrois, la Commission va "préparer et publier sa propre réponse" pour "clarifier (...) des malentendus qui ont été créés", selon M. Timmermans.
Le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, avait vertement critiqué cette "consultation" populaire anti-UE, y voyant surtout un moyen pour M. Orban de "dire du mal de Bruxelles".
Ce n'est pas la première prise de bec avec Viktor Orban, que M. Juncker, connu pour son franc parler, avait accueilli à un sommet européen d'un "Salut, dictateur" en 2015.
AFP/VNA/CVN