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Un membre du groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Sham observe un convoi de bus se préparant à évacuer les villes de Foua et Kefraya en Syrie. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Un correspondant de l'AFP sur place a compté une vingtaine de bus quittant ces localités dans le cadre d'un accord passé entre la Russie et la Turquie.
Des combattants et des civils étaient visibles à bord des véhicules, ainsi que quantité d'effets personnels.
Les évacuations concernent la totalité des habitants des deux villages qui doivent être transférés vers des territoires sous contrôle gouvernemental dans la province voisine d'Alep, selon une ONG basée en Grande-Bretagne, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Les villages de Foua et de Kefraya (Nord-Ouest), en majorité de confession chiite et acquis au gouvernement, sont assiégés par des opposants et par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham, ancienne branche d'Al-Qaïda en Syrie, qui contrôlent la plus grande partie de la province.
Mercredi 18 juillet, sur la route menant aux deux villages, un responsable de la zone assiégée et un responsable de Hayat Tahrir al-Cham avaient donné le coup d'envoi des opérations. Des barricades de terre bloquant le passage ont été enlevées et 84 bus ont pu entrer, a constaté un correspondant de l'AFP.
"Des dizaines de bus et d'ambulances sont entrés dans les deux localités de Foua et Kefraya pour sortir les habitants", a annoncé l'agence de presse officielle Sana.
Au total, quelque 6.900 personnes, civils et combattants, doivent être évacuées, selon une source au sein de Hayat Tahrir al-Cham. En contrepartie, 1.500 détenus seront libérés des prisons du gouvernement.
"Geste de bonne volonté"
Le siège de Foua et de Kefraya a commencé en 2015 lorsque opposants et djihadistes ont envahi la province d'Idleb, coupant l'accès à la nourriture et aux médicaments. L'ONU et le Croissant-Rouge arabe syrien ont fourni une aide humanitaire dans le cadre d'opérations réciproques synchronisées avec deux villes proches de Damas assiégées par le gouvernement, Zabadani et Madaya.
En avril 2017, les quatre villes ont également fait l'objet d'opérations d'évacuation coordonnées. Mais un attentat suicide visant un convoi de civils évacués de Foua et de Kefraya a fait 150 morts, dont 72 enfants.
Les résidents traumatisés restés en arrière ont dit qu'ils craignaient que le scénario ne se répète lors des nouvelles évacuations.
La sécurité était renforcée dans la nuit du 18 au 19 juillet alors que les bus quittaient très lentement les localités assiégées, des combattants de Hayat Tahrir al-Cham entourant le convoi.
Juste avant minuit, des ambulances transportant 15 résidents malades et blessés sont parties en premier et se sont dirigées dans l'obscurité vers le point de passage d'Al-Eis, qui relie la province d'Idleb, tenue par les opposants, à des parties de la province d'Alep contrôlées par les forces gouvernementales, a constaté l'AFP.
Une source de Hayat Tahrir al-Cham a déclaré qu'il s'agissait d'un "geste de bonne volonté" avant l'évacuation complète.